Après avoir indiqué, lundi, que les Etats-Unis prévoyaient de réduire leur présence en Afrique, le chef d’état-major américain a exclu un retrait total.
La France saura donc bientôt dans quelle mesure elle pourra compter, en Afrique, sur son puissant allié américain. Jeudi, le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, a annoncé que les Etats-Unis prendront, dans les deux mois, une décision sur le niveau de leur présence en Afrique, notamment dans la région où opèrent la France et le G5 Sahel.
“Il n’y a pas de calendrier précis”, a déclaré le général à un petit groupe de journalistes dans l’avion de retour vers Washington, après une réunion à Paris avec son homologue français, le général François Lecointre. “Nous aurons probablement des décisions au niveau du ministre de la Défense dans un mois ou deux, peut-être six semaines, quelque chose comme ça”, a-t-il ajouté.
Pas de retrait total des Américains
Le ministre, Mark Esper, a annoncé son intention de mettre en oeuvre la stratégie de défense nationale définie par son prédécesseur Jim Mattis qui recentre les efforts du Pentagone vers les concurrents stratégiques des Etats-Unis, la Chine et la Russie, au dépend de la lutte anti-jihadiste. Lundi, le général Milley avait prévenu que les Etats-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique, au moment même où le président français Emmanuel Macron réunissait le G5-Sahel à Pau, dans le sud de la France, pour relancer les efforts de cette coalition qui rassemble le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie.
L’Elysée avait immédiatement réagi, soulignant que le soutien américain à l’opération Barkhane était “essentiel”. L’opération française Barkhane mobilise 4 500 hommes dans la bande sahélo-saharienne, une étendue vaste comme l’Europe, pour lutter contre les groupes armés. Le général Milley a assuré que les Etats-Unis n’avaient aucune intention de se retirer totalement d’Afrique. “Beaucoup pensent que ‘nous nous retirons d’Afrique’. C’est une description erronée et une exagération”, a-t-il dit.
“La question sur laquelle nous travaillons avec les Français, c’est le niveau de soutien que nous leur apportons. Est-ce trop ? Est-ce trop peu ? Est-ce que c’est ce qu’il faut ?”, a-t-il poursuivi, soulignant qu’il rentrait à Washington pour transmettre les demandes de Paris à Mark Esper pour que ce dernier prenne une décision.