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Sans Tabou: crise politico-sécuritaire, l’opposition interpelée
Publié le vendredi 17 janvier 2020  |  Info Matin
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Honorable Soumaila CISSE.
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Dans son dernier rapport sur la situation sécuritaire dans notre pays, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies a dressé un état des lieux peu reluisant. Une situation qui se caractérise par un regain d’insécurité dans les localités du Nord et du Centre du pays. Face à cette situation, l’ONU n’est pas allée par le dos de la cuillère pour faire des interpellations. Elle a notamment interpellé l’opposition et la société civile malienne à assumer leurs rôles.

Le nouveau rapport de l’ONU sur la situation sécuritaire au Mali fait grincer des dents. L’organisation alerte sur de possibles violences durant les mois à venir. Du moins, si des actions plus robustes ne sont pas mises en œuvre pour changer la donne sur le terrain, tant sur le plan politique que sécuritaire.

L’inquiétude de l’ONU se fonde sur le constat que des groupes armés ont étendu leur influence en usant de diverses méthodes et en se faisant accepter par les populations locales. Une évolution qui complique davantage la situation sécuritaire déjà précaire et favorise l’intensification des activités terroristes dans les localités qui échappent au contrôle de l’État.

Aussi, dans son rapport, le secrétaire général de l’ONU s’est dit préoccupé par la persistance des retards dans l’exécution de l’Accord, dans le cadre du dialogue national inclusif. Elle a lancé un appel au Gouvernement et aux mouvements signataires afin de résoudre d’urgence toute question en suspens et de faire en sorte que le plan puisseêtre approuvé par toutes les parties.

Le secrétaire général de l’ONU s’est félicité de l’action menée par le Gouvernement pour adopter une stratégie globale en vue de remédier à cette situation déplorable. Il a, par ailleurs encouragé les initiatives de dialogue du Gouvernement, donnant lieu au Dialogue inclusif national (DNI). Un dialogue qui a donné des résultats et concouru à la réduction relative des violences intercommunautaires dans le centre du Mali.

Cependant, la division au sein de la classe politique étant à la base de l’affaiblissement de l’Etat et profitant aux ennemis de la paix, l’ONU a interpellé l’opposition et la société civile malienne.

Le responsable onusien a estimé que l’opposition et la société civile doivent tenir compte de l’intérêt national et assumer leur rôle. L’ONU soutient qu’il est maintenant indispensable que l’administration se déploie sur toute l’étendue du territoire malien. Ce n’est pas par hasard que l’ONU indexe la responsabilité de l’opposition et l’interpelle à assumer son rôle pour la normalisation de la situation au Mali.

La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et les recommandations du Dialogue national inclusif dépend de la bonne foi de tous les acteurs. Cette interpellation est une mise en garde contre les opposants qui ne cessent de torpiller le processus de sortie de crise.

Leur persévérance à constituer un frein au processus de normalisation du climat politique risque de pousser l’ONU à prendre des mesures plus contraignantes. Cette possibilité n’est pas à écarter quand on sait que des responsables des groupes armés font déjà l’objet de sanctions suite à leurs comportements hostiles au processus de paix en cours.

PAR MODIBO KONE
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