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Mali : Une crise post-électorale, le pire à éviter!
Publié le vendredi 2 aout 2013  |  Burkina24


© aBamako.com par SA
Election présidentielle: l`ambiance au quartier général, du candidat IBK.
Dimanche 28 juillet 2013. Bamako. Après le scrutin présidentiel marqué par une mobilisation importante et avant la proclamation des résultats officiels, les partisans du candidat Ibrahim Boubacar Kéïta manifestent leur joie au vu des premières tendances.


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Cinq jours après l’élection présidentielle malienne, il n’y a toujours pas de résultats. Il faudra attendre encore. Pendant ce temps, la porte reste ouverte aux suspicions et les réactions des deux principaux favoris vis-à-vis de ces résultats attendus sont loin de rassurer et sonnent comme les signes d’une crise post-électorale à éviter à tous les coups.

Le match se joue entre deux favoris, ou plus exactement entre deux camps. Le camp d’Ibrahim Boubacar Keïta qui fête déjà une victoire au premier tour et celui de Soumaila CISSE pour qui un second tour est inévitable. Deux sons de cloches pour des résultats toujours attendus, un face à face alimenté par les médias locaux qui ont prédit, dans la précipitation et aux regards de résultats partiels en leur possession, une possible victoire d’IBK dès le premier tour. La sortie dans ce sens, il faut le reconnaître, malencontreuse, du ministre de l’Administration territoriale a ajouté à la suspicion entre les deux camps, déjà grandissante au fur et mesure que les résultats se font attendre.

Les deux favoris sauront-ils mettre l’intérêt supérieur du Mali avant leurs ambitions personnelles? Si les promesses de part et d’autres de respecter les résultats d’un premier tour, dont chaque camp à déjà ses résultats à lui, peuvent rassurer, il faut souhaiter fort qu’elles soient tenues. Sans être pessimiste, le doute est permis.

Comment comprendre en effet qu’un candidat qui dit l’emporter au premier tour, selon des résultats en sa possession, qui accepte néanmoins d’aller à un second tour, acceptera une défaite à l’issue de ce second tour? L’hypothèse n’est pas fausse et l’exemple de la Guinée n’est pas encore loin dans les mémoires, où Cellou Dalein Diallo, arrivé en tête au premier tour de l’élection présidentielle de 2010, s’est incliné au second face à l’actuel président, non sans la crise que la Guinée a connue à la suite.

Il faut prendre garde que cette élection, qui devait être une étape décisive dans la sortie de crise, n’installe une nouvelle crise; qu’à la partition du pays entre le Nord et le reste, pas encore totalement évitée, ne succède une division du pays entre partisans de l’un et de l’autre candidats.

Nous le disions déjà il y a quelques jours, et ce ne sont pas des exemples qui manquent pour le soutenir: Rien n’est sûr en Afrique où on ne sait plus si l’élection est la solution ou plutôt la source des crises. Une crise post-électorale, c’est tout ce qu’il ne faut pas au Mali; cet État où, à l’image du coup d’État du 22 mars 2012, désormais toute fragilité institutionnelle peut servir de prétexte aux intégristes et terroristes à l’abri. Et dans la situation actuelle tous les ingrédients d’une crise post-électorale sont réunis. Aux principaux concernés de savoir éviter cette menace au Mali.

Justin Yarga
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