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Apollinaire Compaoré, le patron des patrons burkinabé : Une référence qui doit inspirer la jeunesse africaine
Publié le samedi 18 janvier 2020  |  Aujourd`hui
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Télécoms, assurances, hôtellerie, distribution, banque, transports, etc., parti de rien, Apollinaire Compaoré est aujourd’hui un chef d’entreprise multicarte et une figure de proue dans le monde des affaires au Burkina, et au-delà. L’homme d’affaire qui pèse par an plus 30 milliards de F CFA sous forme d’impôts, taxes et salaires, est assurément un exemple à suivre pour la jeunesse africaine, dans un continent où l’élite politique, entre guerre de classe et d’intérêt, entre corruption et gabegie, reste indifférente au sort des jeunes se noyant par milliers dans la méditerranée en quête d’un avenir meilleur.

Un parcours hors du commun

La réussite de cet homme, originaire de Koassa, petit village de la province du Bazéga, à une cinquantaine de kilomètre de Ouagadougou, est tout sauf ordinaire. De parents paysans, comme l’est 80% de la population burkinabè, il est le quatrième d’une fratrie de cinq enfants, formés dès le jeune âge aux durs travaux champêtres et la garde du bétail familial.

“C’est, pour ainsi dire, son destin. Suivant la théorie de la reproduction sociale chère au défunt sociologue français Pierre Bourdieu, selon laquelle la position sociale de l’individu s’acquiert grâce au patrimoine transmis par les générations antérieures, Apollinaire Compaoré avait toutes les chances de mener une vie de paysan burkinabè. A moins de refuser un destin écrit à l’avance et d’être animé d’une farouche envie créatrice. Ce fut son cas”, explique un proche de l’homme.

En effet, à 13 ans, ne sachant ni lire ni écrire, (son village manquant d’école), il décide d’aller à Ouagadougou, un saut dans l’inconnu. Dans cette ville où se côtoient des milliers d’anonymes, il survit en faisant de petits boulots, un travail précaire qui lui permet à peine de manger à sa faim. C’est la vraie galère, mais il tient bon. La dureté de la vie, il ne la découvre pas en ville. Le quotidien à Koassa lui déjà forgé un caractère, et il n’est pas venu en ville pour repartir au village bredouille.

Il tient donc bon jusqu’à ce que la situation s’améliore au début de l’année 1970 quand il commence à vendre des billets de loterie, une activité qui lui servira de tremplin pour entrer plus tard dans le commerce des deux roues. En 1978, il crée “Volta Moto”, devenue “Burkina Moto” après le changement de nom du pays en août 1984, une société spécialisée dans la distribution et la commercialisation de vélos et motos, moyens de transport par excellence au Burkina. “C’est dans cette activité qu’il a commencé à faire fortune”, confie un de ses collaborateurs.

Les affaires marchent et le voici piqué par le virus de la création d’entreprises. Il fonde la Société Burkina Transport en 1986, dédiée à l’approvisionnent en carburant des dépôts de la Société Nationale d’Hydrocarbures (Sonabhy), puis s’intéresse aux assurances, (Union des Assurances du Burkina), la grande distribution, (Société de distribution de produits de grande consommation), le crédit à la consommation avec la Société Burkinabè d’Equipements (SBE), auprès de laquelle des milliers de fonctionnaires et de salariés s’endettent pour, soit acheter une moto, soit pour acquérir un terrain d’habitation.

Au tournant de l’an 2000, la téléphonie mobile n’est qu’à ses débuts dans de nombreux pays africains dont le Burkina. C’est une affaire hautement rentable, mais les coûts d’investissements sont énormes. Apollinaire Compaoré crée le Groupe Planor en 2002 et s’associe avec des partenaires (Atlantic Télécom) pour acquérir Telecel Faso. Mais le mariage tourne au vinaigre et de procès en procès, la justice finit par lui donner raison en 2008. Entre temps, il a acquis 26% des parts dans MTN Côte d’Ivoire, le premier groupe africain de télécommunication dont le siège est en Afrique du Sud.

En 2011, le gouvernement malien lance un appel d’offre international pour l’attribution d’une licence de téléphonie globale. Le processus de cession qui a été long et mouvementé a débouché sur un accord définitif avec l’Etat malien avec sa société, créée pour exploiter la licence.

Le 21 janvier 2013, le gouvernement a décidé en conseil des ministres d’attribuer la 3ème licence de téléphonie globale (téléphone fixe, mobile, internet) à Alpha Télécommunication (ATEL-SA), dont il détient la totalité du capital, pour une durée de 15 ans. Coût d’acquisition de la licence : 55, milliards de FCFA alors que le gouvernement en espérait engranger seulement 30 milliards.

Fort des expériences cumulées dans les différents secteurs qui composent le patronat de son pays, Apollinaire Compaoré a pris la décision de se porter candidat. En sans surprise, en octobre 2018, le voilà élu Patron des patrons burkinabé. Doté d’un esprit entrepreneurial, dans le monde des affaires, Apollinaire Compaoré travaille depuis à relever les défis au sein de cette organisation au plus grand bonheur de son peuple

Aperçu sur l’Empire Apollinaire Compaoré

D’un chiffre d’affaires estimé à 151 milliards de F.CFA (233 millions d’euros), le Groupe Planor qui chapeaute l’ensemble des activités de l’empire d’Apollinaire Compaoré est composé de trois holdings, Planor Afrique SA, Planor Capital International et Alpha West Afrique. Planor Afrique SA porte la participation du Groupe dans Telecel Faso à 99,9 % du capital. Planor Capital International a une participation dans MTN Côte d’Ivoire (MTN CI) à hauteur de 25,3 %.

La branche Assurance est portée par Alpha West Afrique et a le contrôle majoritaire de l’Union des assurances du Burkina-Vie ; l’Union des assurances du Burkina- IARD et la Société nationale d’assurances (Sonar). La branche Finances repose, outre Wendkuuni Bank sur diverses participations dans des banques burkinabé et ivoiriennes, et sur la Société burkinabé d’équipement (SBE). Dans le négoce, son patrimoine est constitué de SKI, dans la distribution de produits pétroliers, Burkina transport, Burkina Moto, Soburex, SAB…

Le patron des patrons !

Le premier responsable du groupe Planor Afrique, Apollinaire Timpiga Compaoré, seul candidat à s’être déclaré pour la présidence du Conseil national du Patronat burkinabè (CNPB), a été élu, le jeudi 25 octobre 2018 à Ouagadougou, lors de la septième session ordinaire de l’Assemblée générale de l’organisation patronale.

Les opérateurs économiques se sont réunis à cette septième session ordinaire de l’Assemblée générale du CNPB pour élire son nouveau président (Apollinaire Compaoré), mais aussi renouveler ses instances statutaires.

Le Conseil national du patronat burkinabè, organisation faîtière des employeurs du Burkina, créé en 1976 avec pour mission de promouvoir et défendre les intérêts de ses membres, est composé aujourd’hui de représentants de tous les segments de l’économie et suscite toujours de nouvelles adhésions, selon Lassiné Diawara. Pour lui, avec l’adoption des nouveaux textes statutaires, “le CNPB a consacré la diversification de ses membres et l’ouverture est faite désormais aux entreprises ayant un chiffre d’affaire moyen, hors taxe, des trois dernières années, supérieur ou égal à cinq milliards de francs CFA, d’adhérer directement au CNPB sans être membre d’une association ou d’un groupement professionnel”.

Le CNPB joue un rôle d’interface entre ses membres et les pouvoirs publics, les partenaires au développement, les organisations syndicales de travailleurs au plan national, continental et international.

El Hadj A.B. HAIDARA
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