Pour Marc-Antoine Pérouse de Montclos, Directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement, la France n’a pas les moyens de son intervention au Sahel.
Directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement, Marc-Antoine Pérouse de Montclos est un fervent opposant de l’opération Barkhane. Lors de son lancement, sous Hollande, en 2013, il déclarait que la mission Serval au Mali devait s’arrêter. Impossible, selon l’auteur, d’éradiquer le terrorisme au Sahel sans reconstruire les Etats. Or, écrit-il dans sa « Guerre perdue », « la France n’en a pas les moyens ».
Barkhane promet des lendemains difficiles
TTout au plus peut-elle faire durer des régimes corrompus et maintenir l’ordre en s’appuyant sur des supplétifs, au risque d’attiser un peu plus le ressentiment des populations locales. Au contraire de l’opération Sangaris en Centrafrique, qui a permis d’« éviter le pire », Barkhane promet des lendemains difficiles. Le chercheur étend son spectre d’observation à l’Irak, autre « guerre par procuration milicienne et par drones interposés », et cite le général Vincent Desportes, sanctionné en 2010 pour avoir critiqué les « guerres américaines », qui « produisent un effet militaire mais pas d’effet politique ». On ne saurait être plus actuel.