En consultant Internet pour en savoir un peu plus sur la politique des États impérialistes au Mali, pour comprendre la stratégie européenne d’ensemble, et pour définir le rôle du positionnement militaire de la France dans le G5 Sahel, nous avons tout d’abord regardé de plus près deux articles :
– l’un, publié le 26 octobre 2019 par Vincent Lagneau sur le site : http://www.opex360.com
– l’autre, publié le 14 novembre 2019 par Nicolas Gros-Verheyde sur le site : http://www.bruxelles2.eu
Les titres en sont assez comparables.
De V. Lagneau, nous lisons ceci…
Mali : Le Danemark confirme la participation à l’opération française Barkhane
De N. Gros-Verheyde, nous lisons cela…
Les Danois se déploient au Mali : Minusma d’abord, puis Barkhane
Dans les deux cas, il s’agit du rôle militaire que le Danemark consent à jouer auprès de la France… dans la politique de sécurité intérieure du Mali.
Mais, en y regardant de plus près, nous n’avons pas tardé à constater qu’il n’y avait pas que le Danemark et la France.
Reprenons, tout d’abord, le texte de Vincent Lagneau, et la phrase que voici :
« Après l’Estonie et le Royaume-Uni, le Danemark sera le troisième pays européen à engager des moyens militaires au sein de la force française Barkhane, au Sahel. »
À eux quatre, ces pays manifestent, selon le même auteur, une « solidarité européenne en actes », tandis qu’il nous signale cet avis de madame Florence Parly, ministre française des Armées, qui indique, à propos des Danois, qu’ils « comptent parmi nos partenaires les plus proches et les plus engagés en faveur de la sécurité des Européens ».
Pas la sécurité des Maliennes et des Maliens… mais celle des Européens…
C’est déjà un signe…
Venons-en maintenant à Nicolas Gros-Verheyde qui nous signale qu’un avion de transport militaire danois et le personnel d’accompagnement – 65 soldats – allaient bientôt s’installer sur l’aéroport international – international… au sens, sans doute, où il est de moins en moins malien – de Bamako, et plus particulièrement « dans le camp international géré par la Norvège ».
Voilà donc un pays européen supplémentaire.
Est-ce là tout ?
Autrement dit : n’y aura-t-il que le Mali à subir cette présence militaire supplémentaire. Il semble que non, selon les informations dont dispose Nicolas Gros-Verheyde qui précise, à propos des pilotes danois qu’ils pourront aussi « exceptionnellement s’acquitter de tâches de transport pour le compte de la MINUSMA dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord ».
Et c’est alors que nous saute au visage ce titre en caractères gras du même auteur : « Une rotation assurée avec trois autres pays »
Lesquels ? grands dieux !… Eh bien, mais…
« cette contribution de Copenhague s’inscrit dans le cadre d’un programme de rotation conclu avec la Belgique, la Norvège et le Portugal visant à fournir en permanence un avion de transport C-130 à la MINUSMA. »
Nous avions déjà la Norvège en double… mais ni la Belgique, ni le Portugal… sauf erreur…
Pour finir, ajoutons une petite cerise sur le beau gâteau malien…
« Début 2020, une dizaine de militaires vont également rejoindre la MINUSMA, pour former avec les Allemands une unité de renseignement allemande qui sera basée au grand camp de Gao de la force des Nations unies. »
Reprenons-les dans l’ordre alphabétique pour ne fâcher personne : Allemagne, Belgique, Danemark, Estonie, France, Norvège, Portugal, Royaume-Uni…
Nous pressentons qu’il doit y en avoir encore bien d’autres, de ces pays européens, puisqu’il s’agit de venir au secours (tu parles !) de l’un des pays les plus pauvres de notre belle planète !.. le Mali !
À son secours, mais à coups de fusils ?…
Certes, mais pas seulement, ainsi que nous le verrons dans un prochain article… et précisément en regardant de plus près ce que le Danemark prétend faire au Mali… du point de vue du développement de l’économie capitaliste, et donc des prises de gages de l’impérialisme sur la misère africaine…