L'envoi d'un bataillon tchadien dans la région des trois frontières, entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, prouve "l'engagement très fort" du pays dans la lutte contre le jihadisme, a déclaré lundi à N'Djamena la ministre française des Armées, Florence Parly. La ministre a rencontré son homologue tchadien ainsi que le secrétaire général adjoint de la présidence pour "mettre en oeuvre les conclusions du sommet de Pau (France) qui a décidé de la mise en oeuvre d'une coalition internationale", a dit à l'AFP Mme Parly après la réunion.
La ministre est au Sahel pour discuter des suites du sommet de Pau qui avait réuni mi-janvier Paris et les Etats du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie).Les participants avaient annoncé plusieurs mesures destinées à lutter contre le jihadisme en pleine expansion dans la région.L'Etat islamique du Grand Sahara (EIGS), implanté dans la région des trois frontières, a été désigné par le président français Emmanuel Macron comme l'"ennemi prioritaire".Le ministre suédois de la Défense était également présent à N'Djamena. La France espère convaincre plusieurs pays européens de rejoindre ses rangs au sein de la force Takuba.Interrogé par l'AFP après sa réunion avec Mme Parly, le ministre tchadien de la Défense, Mahamat Abali Salah, s'est contenté d'affirmer avoir "échangé sur les modalités du déploiement", sans préciser quand le bataillon (480 personnes) serait envoyé.Le Tchad est confronté au jihadisme sur son territoire. Les attaques meurtrières du groupe Boko Haram se sont multipliées ces dernières semaines dans la région du lac Tchad, entre le Tchad, le Nigeria et le Cameroun.Début janvier, 1.200 soldats tchadiens déployés pendant neuf mois au Nigeria étaient rentrés au Tchad.