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Mamadou Sinsy Coulibaly: derrière IBK et le PM, il n’y a pas d’équipe
Publié le vendredi 24 janvier 2020  |  Info Matin
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Responsables de l’Energie, des impôts, généraux businessmen, hommes politiques, tous sont passés à la trappe du Président du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sinsy COULIBALY, ce vendredi, au cours d’une soirée organisée dans sa demeure de la Cité du Niger, en présence des diplomates et tout le gratin du monde des affaires.




Les propos liminaires tranchent nettement avec la virulence de la dénonciation qui suivra. M. COULIBALY salue le Président IBK qui a facilité la rentrée économique en la situant à Koulouba. De même, il salue le PM qui a une vision économique du Mali qu’il partage. C’est tout. Derrière ces deux hauts responsables, il faut tout une équipe qui n’existe malheureusement pas. Le prétexte est tout trouvé pour décocher sa première flèche contre le ministre de l’Energie et le Directeur général d’EDM qui ne fourniraient aucun effort pour le développement des entreprises qui passe nécessairement par la disponibilité de l’énergie à un coût supportable. En cause, une augmentation des tarifs sans aucune consultation préalable de qui que ce soit mettant les entreprises ‘’dans une précarité totale’’.

Face à cette gestion qui pénalise les entreprises, le Patron du CNPM préconise la privation de EDM qui coûte cher à l’État qui la subventionne avec l’impôt des contribuables, aux PTF ; l’application dans les plus brefs délais des tarifs de la CEDEAO. Faute de quoi, il n’aura pas d’attractivité du Mali et les emplois tout comme le pouvoir d’achat s’en ressentiraient. ‘’Il fait sortir du monopole du secteur de l’électricité au Mali’’, a clamé le vice-président du CNPM, Moussa Alassane DIALLO, ancien Président de l’APBEF.

L’impôt est également dans le viseur du CNPM en tant qu’il crée une instabilité juridique et judiciaire. Aucun effort n’est fait pour la mutualisation des efforts et la productivité des entreprises baisse du fait de l’intrusion des inspecteurs des impôts. Le CNPM demande l’arrêt dès ce mardi de cette situation qui favorise l’institutionnalisation de la corruption. M. COULIBALY est conforté dans ses propos par Moussa Alassane DIALLO qui fustige le fait que ‘’chaque inspecteur des impôts est un code général des impôts’’, parce que chacun d’eux à une interprétation différente de la même loi.

Par ailleurs, le CNPM ‘’exige et ordonne’’ à l’OCLEI que les directeurs des finances, des domaines, des impôts déclarent leurs biens et conditionne l’accueil dans les entreprises à la présentation d’un récépissé de déclaration de biens.

Il exige le paiement préalablement du crédit TVA à la réclamation et demande à tous les entrepreneurs d’appliquer la réciprocité.

Les hommes politiques en ont eu également pour leur grade de faillite. Ils entraineraient les autres dans l’abîme. ‘’Il faut faire les choses comme il se doit, sinon vous serez obligés de dégager’’ a mis en garde le Patron du CNPM.

Les généraux businessmans sont également passés à la casserole de M. COULIBALY qui dénombre une quinzaine qui sont ‘’des tueurs de nos entreprises, des tueurs de l’État’’, parce que profitant de leur posture pour ne pas payer les impôts et taxes dont s’acquittent les entrepreneurs. ‘’Il faut déposer les galons pour se battre à arme égale’’, a-t-il interpellé. L’État de privilège et de passe-droits doit cesser, a averti M. COULIBALY qui invite les partenaires à une réflexion commune dans ce sens.

‘’De quoi avons-nous besoin pour faire démarrer l’économie ?’’ Mamadou Sinsy répond à sa propre question : de juges souverains qui ont l’éthique, la vertu et l’amour du pays. Il ne s’agit pas de juges ‘’indépendants’’ nommés.

Il a fait un clin d’œil à ceux qui sont laissés sur le bord de la route d’un monde pour lesquels il faut créer un revenu minimum au nom de la solidarité.

M. COULIBALY a annoncé que l’année 2020 sera non seulement celle de la lutte contre la corruption des élites, des privilèges et passe-droits, mais également des réformes nécessaires à l’épanouissement des entreprises. Il est rejoint par Moussa Alassane, toujours en verve qui soutient que le dialogue avec l’administration est une donnée permanente, mais que les changements souhaités ne se feront que dans les rapports de force. La note de satisfaction pour clément DEMBELE, c’est qu’un premier défi a été relevé : on ne subit plus la corruption ; on commence à la combattre.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin
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