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Crise scolaire endémique au Mali : La maldonne du PM !
Publié le vendredi 24 janvier 2020  |  Le Pélican
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de pose de la première pierre des infrastructures pédagogiques 2ème phase de la Cité Universitaire de Kabala.
Bamako, le 26 septembre 2019. Le Premier Ministre Dr. Boubou CISSE a procédé à la pose de la première pierre des travaux de construction des infrastructures pédagogiques qui consacrent ainsi la 2ème phase de la Cité Universitaire de Kabala.
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L’école malienne est actuellement secouée par une crise endémique sans précédent. Tous les ans, non satisfaits par les autorités polico-administratives qui n’honorent pas leurs engagements, les enseignants du Fondamental débrayent. Cette manifestation de grève pour réclamer ses droits est pourtant un acte constitutionnel en république du Mali. Pour éviter que les enseignants ne grèvent pas, c’est donc aux autorités d’être le plus prévoyants possible. Ce qui recommande qu’il faut qu’elles s’habituent à prendre des mesures d’anticipation. Autrement, à défaut de pouvoir honorer ses engagements, l’Etat peut bien montrer sa bonne volonté à l’endroit des syndicats grévistes.

Or, au lieu de cela, le PM Boubou Cissé a préféré dresser une hostilité inutile à l’endroit des enseignements grévistes en leur menaçant de recruter 15000 enseignants volontaires sortis de nos IFM. « Malgré tous les efforts consentis, si les enseignants refusent la conciliation l’État assumera ses responsabilités pour que les enfants aillent à l’école », menace Dr Boubou Cissé. Dans un Etat de droit, cette menace très regrettable à l’endroit des grévistes constitue incontestablement une véritable maldonne. Les 15000 sortants des IFM ne doivent pas venir « suppléer les enseignants grévistes le temps de trouver un compromis ». Au contraire, ces sortants doivent être recrutés pour remplacer les milliers d’enseignants déployés dans les écoles communautaires et privées qui non ni la qualité d’enseignants encore moins le niveau académique requis pour enseigner. Que Dr Boubou n’essaye pas de fuir ses responsabilités à lui.

Cette fuite en avant n’est pas de nature à favoriser un compromis entre l’Etat et ses enseignants. Puisque ce comportement va-t-en-guerre pourrait conduire les grévistes à se radicaliser et compromettre l’année scolaire 2019-2020. Or s’il arrivait que cela advienne, ce sont les enfants issus des couches pauvres qui seraient privés d’éducation et d’instruction. Alors que les enfants d’une minorité de maliens aisés (ministres, députés, grands commis et grands commerçants), inscrits dans des écoles françaises, américaines et turques (par les moyens financiers détournés de l’Etat) vont continuer paisiblement à suivre leur cours. Simplement parce que leurs enseignants sont biens traités et leurs établissements bien gardés par des policiers bien motivés. Mais est-ce que l’avenir de ces enfants nantis vaut mieux que celui de la majorité des maliens ? Que none !

Les parents d’élèves doivent donc illico presto se réveiller. Car, l’avenir de leurs enfants est loin d’être le souci des autorités maliennes. Leurs enfants ignorent le cursus scolaire malien et ses difficultés. Le bon sens leur recommande de bondir contre cette maldonne du Premier ministre pour soutenir les revendications enseignantes afin que leurs enfants soient dorénavant éduqués et instruits par des vrais enseignants, désormais motivés.

Falaye Keita

Source: Le Pélican
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