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Mali : Ces enquêtes ouvertes, mais jamais fermées !
Publié le lundi 27 janvier 2020  |  Le Flambeau
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© Autre presse par DR
Le Gouverneur de la Région de Mopti et la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA en visite de soutien dans le village de Peh
Suite à une attaque perpétrée, dans la nuit du 13 au 14 novembre 2019 contre le village de Peh, dans la région de Mopti, le 18 novembre dernier, le Gouverneur de la Région, Abdoulaye Cissé et Fatou Dieng Thiam, la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA, y ont effectué une visite.
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Depuis, l’éclatement de la crise sécuritaire au Mali, il ne se fait pas une attaque (petite ou d’envergure) sans que le Gouvernement ne produise un communiqué pour la condamner et annoncer par la suite- l’ouverture d’une enquête judiciaire pour situer les responsabilités et poursuivre les auteurs devant la justice. Hélas, de l’attentat de l’hôtel Radisson de Bamako, un certain 20 novembre 2015, à la plus récente attaque (au moment où nous mettons cet article sous presse), perpétrée le 16 Janvier 2020 contre le village de Sinda (cercle de Douentza, région de Mopti), en passant par celles de Sobane, d’Ogossagou, de Yoro… les résultats d’aucune enquête ouverte n’ont été officiellement portés à la connaissance du public.

C’est systématique, dès qu’une attaque est perpétrée, le gouvernement du Mali, par la voie du ministre de la Communication, Chargé des Relations avec les Institutions, Porte-parole du Gouvernement, pond aussitôt un communiqué standard dont ne changent que les dates, les lieux et les circonstances, sans quoi, le libellé est le même : « Le gouvernement informe l’opinion nationale et internationale (des faits suivants ont été perpétrés en tel lieu, tel jour). Le gouvernement a dépêché une équipe sur les lieux et une enquête est en cours pour situer les faits. En attendant les conclusions de cette enquête, le gouvernement invite les populations au calme et à la collaboration pour faire la lumière sur cette affaire… ».

Mais la suite n’est jamais connue : aucun résultat n’est rendu public. Ainsi, de plus en plus, rares sont les maliens qui croient aux fameuses enquêtes encore moins à la fiabilité de leurs résultats. Pourtant, il s’avère qu’une vraie information du citoyen, quant à la suite réservée à des actes criminels, rassure la population et dissuade les éventuels malfaiteurs de la ferme détermination des autorités à traquer les auteurs jusque dans leur dernier retranchement. Malheureusement, tel n’est pas le cas au Mali, où tout se passe comme si le citoyen lambda censé offrir des informations très utiles pouvant conduire à l’arrestation ou à la manifestation de la vérité n’a aucun rôle à jouer. Pire, on a l’impression que l’annonce systématique par les autorités de l’ouverture d’une enquête à la suite d’un acte criminel est devenue phénomène de mode par mimétisme aux occidentaux qui se donnent les moyens avec des objectifs et un deadline biens précis.

Au Mali, en cette période de crise sécuritaire, exacerbée par des attaques terroristes et leurs cortèges de morts et de blessés tant civils que militaires, les résultats des enquêtes ouvertes doivent être portés à la connaissance du public. De nos jours, l’information est un droit et le peuple a soif de savoir le mobile de ces attaques, l’origine et même l’identité des personnes impliquées, le nombre de morts ou de blessés, l’envergure des dégâts matériels, entre autres. En tout cas, la dissimilation des résultats des enquêtes annoncées en grande pompe, mais sans suite, discrédite la justice auprès des citoyens. En effet, si les enquêtes militaires peuvent être revêtues du cachet « secret défense », les résultats des enquêtes judiciaires doivent être au moins connus, avec la présentation des malfaiteurs devant la justice.

Sékou CAMARA / Le Flambeau
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