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Au Mali, “l’État doit-il dîner avec le diable” pour échapper au terrorisme ?
Publié le lundi 27 janvier 2020  |  courrierinternational.com
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Alors que les armes ne parviennent pas à venir à bout du terrorisme au Sahel, pour la première fois, le Mali envisage officiellement une autre stratégie : négocier avec les terroristes.


“Pour un rétropédalage, c’en est un”, s’exclame le quotidien burkinabè Le Pays, après le changement de stratégie des autorités maliennes. “L’idée même de négociations avec les groupes terroristes était taboue à Bamako.” Face aux incessantes attaques terroristes au Sahel et alors que les militaires semblent impuissants, de plus en plus de voix s’élevaient ces derniers mois pour prôner un dialogue avec les groupes terroristes. Mais si des contacts informels existaient déjà, ils étaient inavouables jusqu’ici.

La donne a changé, jeudi 23 janvier, lorsque “Dioncounda Traoré a rompu le silence”, écrit Malijet. “Dialoguer avec Amadou Koufa [fondateur de la Katiba Macina] et Iyad Ag Ghaly [chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans] ? Pourquoi pas !”, a lancé l’ancien président malien par intérim, chargé de tenter de trouver une sortie de crise dans le centre du pays, tout en révélant avoir déjà envoyé des émissaires auprès de ces deux puissants chefs terroristes.

“[Le président] Ibrahim Boubacar Keïta s’est rendu à l’évidence”, se félicite Le Pays. “Maintenant que la situation est devenue, pour ainsi dire, ‘indémerdable’ pour toute la sous-région, les autorités maliennes semblent avoir choisi de négocier avec les chefs terroristes du cru, qui seraient plus enclins à accepter la main tendue pour sauver le Mali.”

“Le hic est qu’ils sont loin d’être les seuls et peut-être pas les plus sanguinaires”, souligne l’Observateur Paalga. L’État islamique au Grand Sahara dirigé par Abou Walid Al-Sahraoui, très actif dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est en effet devenu l’ennemi numéro un des armées des pays du Sahel et des près de 5 000 militaires français de l’opération Barkhane. Le journal burkinabè s’interroge ainsi : “Fut-ce avec de longues fourches pour ne pas se salir, un État peut-il dîner avec le diable ?”
Anna Sylvestre-Treiner

Source Courrier International
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