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Afri’ Actu : Faso : la pire des solutions
Publié le mardi 28 janvier 2020  |  Le challenger
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© Autre presse par DR
Le Gouverneur de la Région de Mopti et la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA en visite de soutien dans le village de Peh
Suite à une attaque perpétrée, dans la nuit du 13 au 14 novembre 2019 contre le village de Peh, dans la région de Mopti, le 18 novembre dernier, le Gouverneur de la Région, Abdoulaye Cissé et Fatou Dieng Thiam, la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA, y ont effectué une visite.
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L’Assemblée nationale du Burkina Faso a voté, le mardi 21 janvier 2020, à l’unanimité des 124 députés, le projet de loi portant institution de Volontaires pour la Défense de la Patrie -VDP. Lesquels subiront une formation initiale de 14 jours relative à l’éducation aux droits humains, à la discipline et au maniement des armes. Une formation qui se poursuivra sur les théâtres d’opérations.

Pour convaincre les députés, le ministre de la Défense du Faso indique que « Sur le terrain, ils auront un équipement spécifique composé d’armes légères, de moyens de communication et d’observation. Leur tâche sera de fournir des informations et de défendre le territoire au niveau de leur lieu de résidence en cas d’attaque, en attendant bien sûr que les forces de défense et de sécurité s’y déploient ».

Les textes portant institution de Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) stipulent que : « afin d’éviter que ce volontariat ne contribue à alimenter des réseaux terroristes, le recrutement sera suivi d’une enquête de moralité et sera encadré jusqu’au niveau de la région militaire. Et ces volontaires seront responsables devant les juridictions des actes répréhensibles commis au cours de leurs missions».

Si l’idée d’impliquer le citoyen dans la défense de sa patrie n’est pas en soi une mauvaise chose, elle suscite en revanche d’énormes questionnements. Surtout lorsqu’il s’agit, au bout de seulement deux semaines de formation, d’armer des civils pour exercer des tâches militaires. Dans un pays comme le Burkina Faso qui fait face à une guerre asymétrique et un ennemi doté d’une grande capacité de se fondre au sein des populations, comment peut-on recruter efficacement des volontaires de guerre pour appuyer l’armée régulière ?

Les volontaires recrutés ne vont-ils pas, par amalgame, se muer en milices tribales pour commettre des actes de vengeance ? Ce volontariat militaire n’est-il pas un subterfuge pour donner un cadre légal et légitime aux «koglweogo», ces milices du Faso qui se sont rendues coupables d’exactions ces dernières années ? Comment se fera la collaboration entre volontaires et militaires de carrière ? Ce volontariat ne va-t-il pas provoquer une certaine confusion entre civils et militaires ? Que dire du risque de voir les terroristes aller en croisade contre les civils, désormais considérés comme des collabos gouvernementaux ?

Sous l’ancien régime (Le mode d’organisation qui a prévalu dans le Royaume de France de la fin du Vème siècle jusqu’à la fin du XVIIIe siècle), la conscription a été instaurée pour remplacer les mercenaires et les milices incorporés dans l’armée française. Et les conscrits étaient entièrement formés comme des militaires de carrière. Ils avaient la même rémunération et étaient assujettis à la même discipline. Cela avait le mérite d’avoir une armée à une seule vitesse très homogène.

De notre point de vue, le gouvernement du Faso aurait dû faire le choix de la conscription ou du service militaire obligatoire. Par définition, la conscription étant « la réquisition par un Etat d’une partie de sa population (par exemple : une tranche d’âge) afin de servir ses forces armées ». En cela, elle se distingue d’un « enrôlement volontaire », plein de risques.

Gaoussou M. Traoré
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