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Entre Nous : Faut-il juger Sanogo and co?
Publié le mardi 28 janvier 2020  |  Le challenger
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Le capitaine Amadou Haya Sanogo
Le chef de l’ex-junte malienne, le capitaine Amadou Haya Sanogo
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La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako doit rendre ce mardi 28 janvier son délibéré sur la demande de mise en liberté formulée par les avocats du Général Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés, détenus depuis plus de 6 ans dans l’affaire dite des Bérets rouges, du nom des éléments du 33ème Régiment des Commandos Parachutistes de Djicoroni Para.

Arrêtés suite à l’échec du contre-coup d’Etat du 30 avril 2012, ces parachutistes ont été sortis de leur lieu de détention, les yeux bandés et mains attachées au dos. Ils ont été froidement abattus par un peloton d’exécution avant d’être jetés dans une fosse commune à Diago, non loin de Kati, Quartier général du Comité national pour la restauration de la démocratie et le redressement de l’Etat (CNRDRE). Le Général Amadou Haya Sanogo et plusieurs personnes ont été inculpés par la justice et placés sous détention provisoire.

En novembre 2016, le ministre de la Justice de l’époque, Me Mamadou Ismaël Konaté, a organisé une session spéciale de la Cour d’assises de Bamako en transport à Sikasso pour vider cette affaire. Aussitôt ouvert, le procès a été renvoyé par la Cour d’assises à sa première session de l’année 2017 au motif que l’expertise des ADN devait être refaite.

Des difficultés à ce niveau qui puissent fonder un éventuel avis favorable de la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel à la demande de mise en liberté ? Cette hautement probable liberté sera-t-elle synonyme de la fin de l’affaire ? Le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta et son gouvernement sont-ils en mesure de vider ce dossier encombrant ?

Déjà dans son livre intitulé «Justice en Afrique. Ce grand corps malade. Le cas du Mali », l’ancien ministre de la Justice explique que le président IBK ne semblait guère emballé de voir ce procès se dérouler en la période envisagée. Dans le chapitre intitulé «heurts et malheurs d’un procès de putschistes», l’avocat fait quelques révélations croustillantes. «Les consultations des archives m’ont permis de savoir que ma prédécesseur avait pris les devants et saisi, elle aussi, les autorités hiérarchiques. J’en ai parlé au Président qui ne semblait guère emballé de voir ce procès se dérouler en la période envisagée….

Finalement, après moult et moult péripéties, la date du 30 novembre 2016 a été retenue pour le procès. A l’arrivée de la date fatidique, les visages de mes collègues ministres se fermaient à mon passage et l’on me souriait de moins en moins. Certains me posaient des questions sur le caractère judicieux de l’ouverture d’un procès au regard de la situation du pays, etc. », confie-t-il dans son livre. Pendant le procès, «le téléphone portable du Président de la République ne répondait plus à mes appels, c’était un signe… ».

L’adoption de la Loi d’entente nationale semble avoir renforcé le doute quant à l’organisation d’un procès juste et équitable. Encore qu’on devrait s’interroger sur son opportunité au moment où s’avère pressant le besoin d’une armée plus que jamais soudée, requinquée à bloc pour combattre en première ligne les forces ennemies et obscurantistes avec l’appui désormais plus engagé de forces étrangères.

Chiaka Doumbia
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