A l’occasion de la présentation de ses vœux du nouvel an à la presse nationale, le président de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage (PCC) s’est prononcé sur le récent recrutement controversé au sein de police nationale. C’était la semaine dernière au siège de son organisation.
Le président de la PCC a tout d’abord rendu un vibrant hommage à toute la presse nationale et internationale, témoignage de sa confiance et sa bonne collaboration avec les hommes de médias. Clément Dembélé a saisi l’occasion pour évoquer l’insécurité en rapport avec la corruption au Mali.
Selon lui, l’insécurité au Mali a été alimentée par la corruption. En 2019, dira-t-il, 504 militaires ont été tués sur le champ d’honneur pour la défense de l’intégrité territoriale.
“Si aujourd’hui, nous ne sommes pas capables de faire face aux enjeux sécuritaires, c’est parce qu’il y a la corruption du point de vue humain, la corruption du point de vue financier”, a déclaré Pr. Clément Dembélé. Et de s’interroger : “Comment vous-voulez qu’il y ait la sécurité dans un pays où le recrutement à la police nationale est tronqué par la corruption, par les magouilles ?”
Aux dires de M. Dembélé, le dernier concours de la police nationale a été entaché de tricheries, de magouilles.
Un vendredi noir programmé
“Il y a des candidats dans la vague qui sont entrés à la police par la tricherie. Des exclus à ce concours ont prouvé, documents à l’appui, qu’il y a des gens qui ont été éliminés au premier niveau et ces mêmes candidats se sont retrouvés au troisième niveau par exemple lors du contrôle physique. Certains candidats n’ont jamais été sur une liste mais leurs noms sont apparus sur la liste définitive”, regrettera-t-il.
Pr. Clément Dembélé a ajouté que “le ministre de la Sécurité, le général de division Salif Traoré n’est pas simplement un ministre, il incarne l’armée malienne, il incarne la vie du peuple malien et notre intégrité. On pensait qu’après l’histoire des sapeurs-pompiers que c’était fini, mais on voit encore que ce même ministère répète les mêmes méthodes, les mêmes procédés. Salif devrait comprendre que les Maliens ne veulent plus des policiers bandits, des policiers recrutés par la corruption, par le favoritisme. Ça porte atteinte à la police nationale et quelle sécurité on attend dans ce pays vu les nombreuses attaques dans la capitale et ailleurs ? Le ministre de la Sécurité ne doit pas fermer ses yeux sous ce genre d’acte. Que Salif assume sa responsabilité ou qu’il démissionne pour mettre son ministère dans l’Etat de droit”, a déclaré le président de la PCC.