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Modibo Sidibé sur le DNI: « ils ont gâché cette alternative »
Publié le mardi 28 janvier 2020  |  Info Matin
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© aBamako.com par AS
Lancement de la campagne du candidat Modibo SIDIBE
Le candidat Modibo SIDIBE a procédé le samedi 7 Juillet 2018 au lancement de sa campagne pour l`élection présidentielle du 29 Juillet 2018.
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À l’issue de la conférence de presse, l’ancien Premier ministre, Modibo SIDIBE, membre de la Plateforme, a bien voulu nous apporter quelques éclairages supplémentaires sur les attentes par rapport au DNI et les perspectives de sortie de crise. Nous vous livrons ce qu’il nous a confié.

Nous devons analyser les causes déclenchantes de la crise dans laquelle nous sommes et qu’ensemble nous envisagions des solutions, parce qu’on a décidé de sortir de la crise en se dotant de tel type d’institution, revoir notre démocratie, notre citoyenneté, en refondant notre système de défense, de sécurité. Nous disons aujourd’hui, jusqu’à quand les forces étrangères ? Jusqu’à quand des solutions qui permettraient le renforcement de notre outil de défense à une hauteur suffisante pour que petit à petit les forces de défense étrangères ne soient pas là et que petit à petit nous soyons en cohésion et en coopération parfaite avec les pays de la sous-région comme le Niger, le Burkina pour faire face ensemble à la menace à laquelle nous sommes confrontés ? Ces questions de fond, le Dialogue n’est pas sorti avec. Deuxièmement, ils sont dans des thématiques, les thématiques il faudra les vivre. Aujourd’hui, on entend dire que notre démocratie est une démocratie mimétique, que notre démocratie est purement électoraliste, qu’elle est prédatrice, qu’elle est désarticulée, qu’elle ne coïncide pas avec les vœux du citoyen. Justement, le Dialogue national, c’était pour qu’on discute de la refondation de la démocratie, la compréhension des institutions, de leurs relations. Ils parlent d’institutions solides, vous croyez que la course contre la montre pour mettre en place une Assemblée nationale de cette manière-ci va nous donner une institution solide ? Il faut qu’on soit clair, le Dialogue national ayant laissé de côté les citoyens, au niveau de la commune, au niveau des cercles, etc. les citoyens n’ont pas été pris en compte véritablement, exactement au niveau national. Mais, je remercie et je félicite tous les citoyens qui de bonne foi, je dis bien de bonne foi, ont cru effectivement, qu’on allait parler du pays et des possibilités de sortie de crise et qui ont tenu à venir exprimer leur point de vue sur ça. Moi je tiens à les féliciter et à les remercier, mais surtout dire simplement qu’ils ont été pris, non pas dans une dynamique, mais dans un carcan qui fait qu’aujourd’hui, la seule chose que notre Gouvernement présente, ils disent voilà le Dialogue national, tout ce qu’on a : législatives, référendum.

On ne peut pas parler de Dialogue national inclusif, parce que le dialogue que nous avons prôné depuis des années, ce n’est pas ce dialogue-là. Regardez, un grand nombre de partis politiques, un grand nombre d’hommes politiques, un grand nombre d’organisations de la société civile n’étaient pas là.

Quel autre moyen de sortie de crise ? Écouter, on avait voulu que ça soit l’alternative ; ils ont gâché cette alternative. La seule chose à faire, c’est qu’on revienne véritablement à une conférence des forces politiques et sociales pour rediscuter de la situation et voir comment nous pouvons sortir de ce pas, y compris sur les élections législatives, sur les réformes institutionnelles majeures, voilà la question. Pourquoi tout ce temps ? Quand on leur proposait ça, ils disaient, allons, c’est trop lent. Voilà qu’ils ont gâché dix mois. Et quand ils disent, les élections législatives si on ne les fait pas, il y aura un vide institutionnel ; mais qui a créé le vide institutionnel ? Ce sont eux qui ont décidé, malgré tout ce qui leur a été dit, et c’est à eux seuls de proroger, donc unilatéralement le mandat des députés. Ils l’ont fait une fois jusqu’en juin, ça n’a pas marché. Ils ont dit à tout le monde si on ne le fait pas de nouveau, c’est la catastrophe, alors qu’ils sont les fautifs. Ils ont remis encore seuls. Ils doivent répondre devant la Nation de ces deux fautes multidimensionnelles.

La Conférence sociale, c’est par rapport aux réformes, à mettre simplement le pays dans une dynamique de sortie de crise. On n’a pas encore de dynamique de sortie de crise. Elle n’est pas que sécuritaire la crise ; elle est politique, elle est institutionnelle, elle est économique, elle est sociale. Regardez, on nous parle de croissance, vous, vous le savez très bien que cette croissance n’est pas créatrice d’emplois. Donc on a aujourd’hui à discuter de tout ça, à parler de ça tous ensemble. C’était ça la fonction du Dialogue. Cela n’a pas été, ç’a été un gâchis. Il y a des propositions parfois qui intéressantes, mais qui ne sont pas adossées à une véritable vision. Une conférence des forces politiques et sociales peut permettre d’en tirer ce qu’il faut pour rebâtir tout ça dans une dynamique de sortie de crise.

Quelle solution pour le Mali ? Mais, il n’y a pas de solution pour le Mali sans le Sahel, pour commencer. Deuxièmement, c’est aux Maliens de dire ce qu’ils veulent faire de leur pays, qu’est-ce qu’ils veulent construire comme avenir ? C’est aux Maliens de le dire et nous avons pensé que les Maliens allaient le dire, très clairement, de bas en haut, mais ça n’a pas été le cas. Maintenant, il faut revenir. Le tisserand quand il remet l’ouvrage sur le métier, ce n’est pas pour le casser, c’est pour le parfaire. Donc que les forces sociales et politiques se rencontrent pour dire véritablement que devons-nous faire, comment faire pour sortir de cette impasse-là ? Parce que c’est une impasse.

PAR BERTIN DAKOUO
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