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Mali : tractations pour le second tour de la présidentielle
Publié le samedi 3 aout 2013  |  AFP


© aBamako.com par Mousnabi
Election présidentielle au Mali: vote des candidats Modibo Sidibé et Soumaila Cissé
Bamako, le 28 juillet 2013. Les candidats des FARE et URD, respectivement Modibo Sidibé et Soumaila Cissé ont accompli leur devoir civique à Faladiè et à Badalabougou


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BAMAKO (Mali), 03 août 2013 - Les tractations politiques se
poursuivaient samedi au Mali avant le second tour de la présidentielle qui
s’annonce serré le 11 août entre Ibrahim Boubacar Keïta, un cacique de la vie
politique, et Soumaïla Cissé, un économiste, qui a déjà reçu le soutien du
candidat arrivé en troisième position.
Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est arrivé largement en tête du premier tour
du 28 juillet avec 39,2% des voix, devant Soumaïla Cissé, qui a obtenu 19,4%
des votes, selon les résultats officiels publiés vendredi.
Mais l’issue du second tout reste incertaine, alors que 26 autres candidats
- dont l’un avait retiré sa candidature - ont recueilli plus de 40% des
suffrages et que des observateurs évoquent la possible constitution d’un front
"tout sauf IBK".
Le plus grand parti malien, l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma),
dont le candidat Dramane Dembélé est arrivé en troisième position avec près de
9,6% des voix, a déjà apporté son soutien à Soumaïla Cissé.
La logique voudrait que le candidat arrivé en quatrième position, Modibo
Sidibé (4,9%), se reporte également sur Soumaïla Cissé.
Tous trois sont membres du Front pour la démocratie et la République (FDR),
coalition de partis et de mouvements de la société civile créée après le coup
d’Etat du 22 mars 2012 qui avait précipité la chute du nord du Mali aux mains
de groupes jihadistes.
Il ne reste aux deux finalistes que six jours pour mener leur campagne dans
un pays qui a été déstabilisé par un an et demi de crise politico-militaire.
"juguler la fraude"
La mobilisation des Maliens pour le second tour reste une inconnue
importante, après le taux de participation exceptionnel de 51,5%, au premier,
dans un pays où elle n’avait jamais dépassé 38%, mais plus de 403.000
bulletins ont été déclarés nuls.
Soumaïla Cissé s’est d’aileurs interrogé sur ces bulletins nuls et a exigé
que, pour le second tour, "des mesures concrètes soient prises pour juguler la
fraude" qui a caractérisé selon lui le premier tour.
"L’arbre de la grande mobilisation du peuple malien le 28 juillet ne doit
pas cacher la forêt de l’impréparation, de la mauvaise organisation et de la
fraude qui ont caractérisé le premier tour de l’élection présidentielle",
a-t-il dénoncé vendredi.
De son côté, IBK doit réagir publiquement dimanche au cours d’un grand
meeting devant ses partisans à Bamako.
Sur son compte twitter, il a appelé à "une mobilisation encore plus grande
pour un vote clair et net en faveur du candidat du changement".
Malgré les inquiétudes, le premier tour s’est déroulé sans aucun incident
majeur et a fortement mobilisé les Maliens, signe de leur volonté de sortir au
plus vite d’un an et demi de crise.
Cette crise a débuté en janvier 2012 par une offensive de rebelles touareg
dans le Nord, suivie par un coup d’Etat, une occupation du Nord par des
groupes criminels et jihadistes liés à Al-Qaïda, et enfin une intervention
armée étrangère initiée par la France pour les en chasser.
La France a ensuite exercé une forte pression sur le régime de transition à
Bamako pour qu’il organise l’élection en juillet. Paris n’a pas non plus caché
sa satisfaction et son soulagement après le premier tour.
Quel qu’il soit, le nouveau président aura la lourde tâche de relever un
Mali économiquement exsangue et surtout de réconcilier des communautés plus
divisées que jamais.
Le président François Hollande a indiqué que la France lui "apportera tout
son soutien". Il a aussi souhaité que le second tour de scrutin soit préparé
"avec la même rigueur" que le premier.

bur-thm/jlb

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