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Confiance accordée aux groupes armés de Kidal : Un piège sans fin contre la république
Publié le jeudi 30 janvier 2020  |  La lettre du Mali
MNLA
© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)
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Abusant de la patience des maliens, de notre soif de paix et de notre impatience à voir finir le drame de notre pays, pour abréger la souffrance de nos compatriotes, les rebelles de Kidal comme à leur accoutumée, jouent à leur jeu favori ; celui de trimballer la République, de tenter de la ridiculiser et de gagner du temps dans leur logique de renforcement contre l’Etat de droit.

Il est clair que nous sommes les seuls à ne pas voir qu’il n’y a aucune volonté d’avancer dans la paix chez la CMA et ses soutiens extérieurs. Le groupe criminel, associé et complice des terroristes du Sahel n’a pas d’agenda en dehors de celui des puissances du Golfe qui le financent, qui l’entretiennent et qui lui garantissent refuge et impunité. La CMA n’est qu’une façade de la monnaie de singe que notre pays, réduit à l’impuissance, prend et accepte dans la douleur, dans le sang et dans la compromission. La paix n’est pas dans le programme de la CMA. Sa stratégie, c’est de nous avoir à l’usure, de nous épuiser, de tourner en ridicule, les nombreux fora pour la paix, le DNI, en ayant comme prétexte majeur l’Accord d’Alger, qu’elle n’a pas manqué jadis de truffer de piège nous maintenant dans une impasse perpétuelle et comme dirait O. B. Quénum, dans un piège sans fin. Le Mali perd son temps à vouloir une paix insaisissable, avec des individus qui n’ont que du mépris pour ceux qui semblent les craindre et continuent de croire que toutes les concessions faites à leur égard ne sont dictées que par notre peur et notre indignité. A leurs yeux, nous n’avons pas le choix, nous avons peur, nous sommes atteints et nous ne pouvons rien y changer. Dans leurs caprices méprisants et humiliants, ils ont le soutien d’une Communauté Internationale divisée entre leurs complices qui savent ce qu’ils font et leurs dupes aveuglés et assourdis par une propagande permanente sur les médias français qui les parrainent, mais aussi par l’absence totale du sens de la communication d’une grande partie de nos responsables politiques. Cette absence totale du sens de l’Etat qui fait de pauvres énergumènes les égaux de nos autorités, malgré leurs crimes continus contre la démocratie.

Le processus de sabordage a commencé il y a belle lurette. Trois facteurs y ont contribué plus par nos propres maladresses que par la capacité illusoire du MNLA et alliés. Il fallait commencer par faire croire que la Démocratie malienne tant vantée n’en était pas une. Ensuite présenter notre armée sous les facettes les plus noires des armées africaines massacreuses de peuples innocents et toutes les peintures qui font jaser e Occident. Enfin discréditer l’Etat et l’administration publique en les présentant sous les tableaux de la corruption et de l’exclusion de certaines communautés. Ceux qui ont pensé naïvement que les concepteurs de tels clichés nous voulaient du bien se trompaient et continuent de se tromper. C’était la meilleure façon de retirer ses soutiens à notre pays, de l’affaiblir et de lui donner ensuite, à Dieu ne plaise, le coup fatal final.

Cette orchestration savamment montée nous a conduit à des contradictions internes dans tous les corps vitaux de notre pays : Société civile, Armée, Partis politiques, Organisations religieuses, aucun secteur de l’activité humaine au Mali n’a été épargnée par le virus de la division, entretenu de haute main sur les réseaux sociaux et amplifié par les médias internationaux à destination de l’étranger. La conséquence a été d’avoir un peuple traumatisé, étourdi, se cherchant dans la cohue et la confusion et s’offrant en spectacle à ses ennemis qui s’en frottent les mains.

Les groupes armés de Kidal et leurs commanditaires jouent cyniquement sur ce terrain et savent que la cacophonie savamment entretenue et le traumatisme général engendré constituent un terreau fertile à leurs machinations malveillantes qui maintient la République aux abois.

Que n’ont fait le Président de la République et les autorités pour avoir la paix ? De la signature d’un accord compromettant au traitement de faveur sur le découpage administratif et l’intégration complaisante d’anciens rebelles, en passant par les traitements et les financements à coup de milliards d’activités douteuses, l’Etat malien s’est soumis à tout. Sans rien en obtenir en terme de répit, de quiétude ou d’espoir certain. Aujourd’hui, il est temps que le Mali se ressaisisse, qu’il montre la preuve de la mauvaise foi des groupes qui tiennent Kidal en otage, car après tout, il faut bien un jour arriver à la fin de la tragédie injustement imposée au Mali. La paix n’a pas de prix, mais si son prix revient à l’indignité et à la destruction à terme, l’on doit mener le combat qui ramène à la vraie paix, pas à une semblant de paix pire que la guerre, pas une humiliation permanente qui fera vivre les maliens dans la honte. Nos partenaires doivent comprendre qu’au moment où les « Mohamed Mérah » et les « Ben Laden » des autres sont traqués ailleurs, pour les mêmes causes, ils ne doivent en aucun cas piétiner la justice en nous imposant l’inacceptable compromission contre la liberté, la démocratie et le droit pour un pays de vivre sous des lois égales pour tous.

Ali DIARRA
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