Alors qu’un total de 428 éléments des Forces de Défense et de Sécurité Reconstituées sont redéployés à Kidal, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (APR), 91 éléments formés manquent à l’appel, constate la 13e session extraordinaire de la Commission Technique de Sécurité (CTS) qui s’est tenue le 24 janvier dernier, dans la capitale. Où sont-ils passés ? Quelle réaction de la hiérarchie militaire ?
Le Coordinateur du MOC a dévoilé la clé de répartition suivante des éléments redéployés à Kidal ce 1er février, selon le chronogramme adopté : FAMa : 176 éléments, 0 absent, dont 28 éléments de soutien (Génie, santé, Trans, GATA, et Prévôté) ; CMA : 116 éléments, 47 absents ; Plateforme : 127 éléments, 44 absents ; inclusivité : 9 éléments, 0 absent. Soit un effectif total de 428 éléments, sur lequel 91 éléments manquent à l’appel.
La situation des absents ne saurait passer pour pertes et profits, d’autant puisse qu’il s’agit d’éléments formés qui se retrouvent dans la nature ; alors qu’ils relèvent désormais du commandement militaire et astreint au règlement militaire. Leur situation est juridiquement qualifiable et passible de peine.
Dans une certaine mesure, leur disparition alimente les inquiétudes en raison de précédents fâcheux d’éléments qui ont rejoint les rangs de l’Armée pour ensuite quitter et aller grossir les rangs des bandits de grand chemin.
Or, jusque-là, la hiérarchie militaire n’est pas allée au-delà du constat de l’absence de 91 éléments, en raison probablement de la sensibilité de leur cas, puisqu’il s’agit d’intégrés dans le cadre d’un processus de réconciliation. Pour autant, le Secrétariat de la CTS a conseillé à la hiérarchie FAMa de poser ce problème au niveau politique dans ‘’l’optique de prendre des sanctions négatives’’.
Mais, en attendant un traitement politique de la question, le Coordinateur du MOC a précisé que pour des raisons liées aux absences, l’effectif présenté n’est pas définitif et pourrait faire l’objet de modifications dans la mesure où le principe des quotas n’a pas été respecté. En effet, certaines absences pourraient être complétées par des éléments FAMa.
Mais tout ce funambulisme ne satisfait pas la curiosité sur une question qui tarabuste : où peuvent bien crécher ces absents qui ont expressément émis le souhait d’intégrer les Forces de défense et de sécurité et qui ont accepté, pour ce faire, se plier à toutes les exigences ?
Du côté de la Plateforme, il y a une explication plausible à ces absences. En effet, son représentant à la 13e session extraordinaire de la Commission Technique de Sécurité (CTS) a précisé que les absents sont principalement constitués d’éléments arrêtés au Burkina et ceux enlevés par le Groupes armés terroristes (GAT) à la suite des permissions obtenues pendant leur formation dans les camps FAMa. Effectivement, s’il y a eu moins de publicité autour des éléments arrêtés au Burkina, le rapt de jeunes militaires permissionnaires issus de la Plateforme a beaucoup ému l’opinion nationale.
La CMA, elle, ne juge pas nécessaire d’en faire autant pour ses 47 éléments qui manquent à l’appel.
Pourtant, elle a été la première à pointer du doigt le non-respect de la règle du 1/3. Compère de circonstance, la Plateforme lui a emboîté le pas dans sa diatribe. Mais, comment peut-on respecter cette règle quand ses éléments formés se fondent dans le désert ?
Gambergeuse professionnelle, l’impasse sur le principe d’attribution du commandement comme indiqué dans le chapitre 9 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali est également dans son viseur.
In fine, il incombe à chaque partie d’honorer sa part d’engagement. Sur ce coup, les mouvements signataires sont pris à défaut.