La fierté perdue depuis 2014, est sur le point d’être retrouvée. Une retrouvaille qui a été engendrée par plusieurs facteurs et qui, à leur tour, ont donné lieu à des conséquences économiques, politiques, militaires et stratégiques pour ou contre le Mali.
Après tant de morts depuis 2012, les kidalois (les « azawadiens »), acceptent afin que les FAMA foulent le sol de la 8e région administrative. Une bonne nouvelle époustouflante qui, manifestement, émeut la plupart des maliens. Cette bonne volonté synergique entre le Mali, la CMA et la France, juste après le Sommet de PAU n’est autre qu’un pot de poison mortel. Seulement, le peuple n’a jamais la vraie information au moment opportun. C’est toujours dans un miroir qu’on essaye de lui montrer un pan du côté positif des choses pour mieux lui cacher le vrai visage des choses. Il y a une leçon dans la vie courante qu’il soit bon de retenir : dans une amitié à trois, il y a toujours une zone d’ombre pour l’un des trois. Les alliances tripartites ont toujours leur point de trahison.
Le retour des FAMA dans la région de Kidal a plusieurs conséquences dont la plus immédiate est la détérioration de la situation sécuritaire au Centre du pays. La stratégie consiste à concentrer les esprits des maliens sur la région de Kidal pour faire probablement de sales besognes au Centre. Pour qui connaisse la tension ces derniers temps, sait que toutes les milices sont sur le qui-vive et leurs doigts restent sur la gâchette. Ces milices ont également compris la stratégie de l’Etat Malien et ses complices dans gestion de la crise. Elles savent aussi que l’Etat n’est jamais de leur côté et que la seule option qui vaille, demeure l’autodéfense.
Le coup médiatique de ce déploiement est efficace au point où depuis l’annonce de l’information, tous les esprits se sont orientés vers l’évènement. La tension dans la capitale a baissé d’un cran. Quelques jours avant le déploiement, les éléments de la CMA se sont montrés comme de vrais défenseurs des populations de certaines régions comme Tombouctou ou Ménaka.
Déjà, les premières conséquences de ce déploiement militaire, apparaissent. En début de semaine dernière, dans le village de Sinda, Cercle de Douentza, une attaque contre des civils, a fait une quinzaine de morts, selon des sources officielles. Les témoins et autres sources locales détiennent leurs propres chiffres.
Le plus regrettable de ces conséquences, est que cette armée combattante et brave va être casée et restera inactive à Kidal comme dans le cadre du Mécanisme Opérationnelle de Coordination (MOC). Les équipements, les armes de pointe et autres matériels de combat qui peuvent servir sur d’autres théâtres d’opérations, ne serviront fort probablement à rien. Certains de ces moyens logistiques peuvent également tomber entre les mains de la CMA.
En effet, comme des spécimens, les éléments des FAMA qui seront à Kidal, vont être analysés pour les rebelles de CMA et les complices afin de mieux déterminer le point fort militaire le Mali posséderait présentement pour que la CMA réussisse à préparer efficacement son ultime offensive et arracher l’indépendance.
Le fait que le peuple commence à réclamer le départ de la France, est en train de pousser la puissance à préparer les rebelles pour assurer leur propre sécurité. Leur ennemi numéro 1, est les FAMA. Par conséquent, l’objectif de ce déploiement des premiers éléments de l’Armée Reconstituée, est loin d’être l’unité retrouvée, mais plutôt, un piège dont l’issue pourrait être fatale. Certains officiers supérieurs de l’Armée le savent, mais n’y peuvent strictement rien.