Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article
Editorial

Mot de la semaine : Libération
Publié le vendredi 31 janvier 2020  |  Infosept
Procès
© aBamako.com par A S
Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
Bamako, le 30 novembre 2016 Ouverture du Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
Comment


Enfin, le général Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés ont regagné leurs domiciles en hommes libres, ne serait-ce que provisoirement, le mardi 28 janvier 2020. Par cette libération, la justice malienne sous le leadership de Me Malick Coulibaly vient d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la justice malienne. Elle vient, en toute responsabilité, d’accorder la liberté provisoire à des hommes soupçonnés d’avoir perpétré l’un des crimes les plus odieux contre leurs frères d’armes que sont les bérets rouges.

Pour beaucoup d’observateurs, la justice aurait dû se battre pour que ce procès tant attendu puisse se tenir afin que la vérité sur cette rocambolesque affaire puisse éclater au grand jour. Mais, c’est par la libération provisoire qu’elle a fini par se caractériser.

Qu’il soit dit en passant, la libération de Sanogo et compagnie n’est nullement une violation de la loi, car nos textes prévoient un délai de détention provisoire de trois ans. Et ils sont détenus depuis sept ans sans être jugés, alors qu’ils jouissent de leurs droits d’avoir une liberté provisoire en attendant la tenue du procès. Mais là où le bât blesse, c’est le fait qu’ils aient fait tout ce temps sans que la justice ne soit montée au créneau pour exiger la tenue de ce procès pour éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale, et pour que les parents des victimes puissent enfin faire leur deuil.

Pour rappel, Amadou Haya Sanogo et ses 12 coaccusés sont poursuivis dans l’affaire dite des bérets rouges. Cette affaire est relative à l’assassinat de 21 militaires dont les corps ont été découverts dans une fosse commune près de Kati et cela après une tentative avortée d’un contre coup d’Etat. Toutes les preuves matérielles sont établies, une autopsie a été faite, les corps ont été identifiés, mais le procès n’a pu se tenir. Donc, il était normal que le Général Sanogo et ses frères d’armes coaccusés recouvrent leur liberté après sept ans de détention préventive alors que la loi en prévoit seulement trois ans.

Si le général Amadou Haya Sanogo et ses coaccusés ont droit à la liberté provisoire conformément à notre législation, les parents des victimes ont eux aussi besoin de savoir la réalité sur l’assassinat de leurs parents. Et si cette affaire venait à être définitivement close, elle sera une tache noire sur la glorieuse page, celle du bilan de la justice sous Me Malick Coulibaly. Les Avocats de la défense, comme on a pu le constater au sortir du tribunal, ont jubilé pour avoir obtenu la LP à leurs clients, tandis que ceux de la partie civile sont restés médusés, pas parce que le droit n’a pas été dit, mais craignant la suite à donner à cette affaire, surtout que la politique s’en est déjà mêlée et que la liberté provisoire pourrait être définitive.

En somme, Amadou Haya Sanogo et compagnons d’infortunes, désormais libres, au grand bonheur du collectif des épouses des militaires arrêtés dans l’affaire dite des bérets rouges, mais au grand désarroi, des parents des victimes. Donc, par souci de justice, d’équité et surtout pour ne pas davantage ternir l’image de notre pays et de notre justice, il est un impératif absolu que ce procès se tienne et dans un bref délai surtout que tel est le souhait de Sanogo et de ses coaccusés. Il y va de la crédibilité de Me Malick Coulibaly et de la justice malienne.

Youssouf Sissoko
Commentaires