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Marc-Antoine Pérouse de Montclos : « La guerre menée au Sahel doit se dérouler sans témoins… »
Publié le vendredi 31 janvier 2020  |  Le Pays
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Publié en janvier 2020 aux éditions JC Lattès, Une guerre perdue : la France au Sahel nous livre une clé de compréhension de la présence française dans le Sahel. Sans langue de bois, Marc-Antoine Pérouse de Montclos démontre l’échec de l’opération militaire de la France au Mali et par ricochet dans le Sahel.


« La guerre menée au Sahel doit se dérouler sans témoins et les autorités françaises interdissent aux chercheurs d’aller dans les zones de conflit ». Cette citation tirée de ce nouvel ouvrage sur la mission militaire de la France au Mali, en particulier, et dans le Sahel, en général, nous fait état de toutes les zones d’ombres qui puissent régner autour de cette présence. La preuve est le blocage d’un numéro de la revue Afrique contemporaine, en 2019, pour la simple raison qu’elle évoquait les conflits au Mali, rappelle-t-on. « Le professeur canadien qui coordonnait ce dossier y constatait en effet l’échec de la communauté internationale à résoudre les problèmes de fond d’un « État prédateur et corrompu », explique l’auteur de l’ouvrage.

Plusieurs médias ont fait de cet incident leurs choux gras, à commencer par la plateforme des blogueurs maliens, Benbere, ainsi que le quotidien français Le Monde.

Ponctué d’interrogations appuyées elles aussi de faits historiques, Une guerre perdue revient sur le déclenchement de l’opération Serval ensuite celle de Barkhane.

Si l’auteur ne fait pas de doute que la France a pu réussir des opérations militaires dans le passé sur d’autres cieux, le doute a eu lieu pour son intervention au Mali. « Aujourd’hui, le constat est à l’échec. Les mouvances djihadistes ont proliféré et étendu leur rayon d’action en dehors du Mali. De plus, les groupes signataires des accords de paix conclus à Alger en 2015 n’ont pas désarmé. Enfin, les violences intercommunautaires se sont multipliées, le banditisme de grand chemin sévit toujours et l’État malien continue d’avoir une présence très faible en dehors des grandes villes », lit-on. À quoi bon alors poursuivre des opérations militaires qui ne réussissent pas à stopper l’avancée des djihadistes avec son lot de violences ?

Cet ouvrage est un véritable outil de compréhension de plusieurs aspects qui se jouent autour d’une lutte contre le terrorisme. Dans ces trentaines de pages, on ne manque pas de trouver des références riches susceptibles de nous apporter des précisions de tailles sur les différents aspects abordés dans le tapuscrit. Il s’agit d’un écrit fouillé qui rappelle Les rébellions au Nord du Mali : des origines à nos jours de Choguel Kokalla Maïga.

TOGOLA

LE PAYS
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