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Afri’ Actu : Dissonance ?
Publié le mardi 4 fevrier 2020  |  Le challenger
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© aBamako.com par Androuicha
Le Ministre Tiébilé Dramé face à la presse pour les vœux de nouvel an
Bamako, le 28 janvier 2020 à Koulouba. Le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale M. Tiébilé Dramé a rencontré les correspondants de la presse étrangère au Mali, les attachés de presse auprès des Missions diplomatiques au Mali, les directeurs de publication des organes de la presse nationale pour leur présenter ses vœux de nouvel an 2020. Il a profité de cette occasion pour échanger avec eux sur l`actualité politique et diplomatique du Mali de ces derniers mois.
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A l’occasion de sa présentation de vœux, le mardi 28 janvier, devant la presse, le ministre des Affaires étrangères a publiquement donné la réplique : «Si le président Dioncounda Traoré dit qu’il a ouvert le dialogue avec les terroristes, cela n’engage que lui. Au moment où je vous parle, le gouvernement n’est pas dans cette logique et ne le sera pas…. Si vous voulez avoir des détails sur cette affaire, allez y demander à Dioncounda. J’ai appris comme vous à la télé, j’étais à l’extérieur du pays et quand il a prononcé la phrase… (Rires) Je me suis dit : ‘’Mon dieu ! ».

En effet, le Haut Représentant du Chef de l’Etat pour le Centre et le Nord persiste et signe qu’il a bien envoyé des émissaires pour rencontrer Iyad ag Ghaly et Amadou Kouffa (les deux principaux chefs «djihadistes» maliens. Prof Dioncounda Traoré n’écarte pas non plus la possibilité de discuter directement avec eux, même s’il est aussi pour l’enclenchement concomitante d’une action militaire concertée et vigoureuse en vue de les «convaincre de l’utilité de se parler au lieu de s’entretuer».

On constate bien une apparente dissonance au sommet de l’Etat sur la question de négocier ou pas avec les chefs de groupe terroristes. Pourquoi? Interrogé par nos confrères, au même moment par la presse sur l’ouverture de dialogue avec les «djihadistes», lors de sa rencontre hebdomadaire avec la presse, le Porte-parole du Gouvernement, ministre de la Communication, Chargé des Relations avec le parlement, déclare : «Au niveau du gouvernement, la question n’est pas à l’ordre du jour pour le moment. Mais il ne saurait y avoir d’antagonisme entre le Haut représentant du Chef de l’État et le gouvernement qui travaille également sous la clairvoyance du président de la République. Le président n’a pas désigné Dioncounda Traoré par hasard».

S’il est évident que le Chef de l’Etat n’a pas choisi au hasard le Prof Dioncounda, ancien Chef de l’Etat du Mali ayant présidé la Transition, une autre évidence est que Tiébilé Dramé n’est pas non plus un novice aux Affaires étrangères. Il assure pour la seconde fois la charge de Chef de la diplomatie malienne. A cet effet, il est le Porte-voix du président de la République et du pays à l’extérieur.

S’il est avéré que Prof Traoré n’est pas membre de l’exécutif, son statut de Haut représentant du Chef de l’Etat dans les régions du Centre et du Nord, en charge de trouver des solutions pour le retour de la sécurité et la paix dans notre pays, le met logiquement au-dessus de la hiérarchie gouvernementale. Puisqu’il n’a, en réalité, de compte à rendre qu’au Chef de l’Etat. C’est pourquoi le désaveu public des propos et actes de ce dernier sur la question terroriste, par le ministre des Affaires étrangères, laisse perplexes plus d’un analyste. Une stratégie politique pour aborder la problématique du dossier terroriste au sommet de l’Etat ?

Le ministre des Affaires étrangères jouant le rôle de rester en phase avec la communauté internationale (notamment la France) qui n’est pas encore favorable aux négociations. Tandis que le Haut Représentant aura toute la latitude pour mener à bien sa mission à lui confiée par le Chef de l’Etat.

Gaoussou M. Traoré
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