Koro, 4 février (AMAP) Le trafic routier est totalement à l’arrêt depuis plus de deux semaines entre la ville de Koro, au Mali, et Ouahigouya, au Burkina Faso, en raison des menaces de groupes « djihadistes » opposés à tout mouvement sur le tronçon, selon des sources locales
Après avoir procédé au sabotage d’un pont entre le village de Bih et la frontière, les groupes « djihadistes » ont ensuite commencé à détourner les véhicules de transport de la route pour conduire tous les occupants, dans la forêt afin de faire des prêches avant de les libérer. Depuis quelques semaines, ils se sont plus radicalisés, interdisant tout trafic routier entre la ville de Koro et le Burkina Faso.
Les travaux de réparation du pont saboté ont été arrêtés depuis le 19 janvier 2020, suite à l’explosion d’un Engin explosif improvisé (EEI) au moment où les travailleurs de l’entreprise chargée des travaux creusaient la fondation du pont, faisant 2 morts et 3 blessés parmi les ouvriers.
Les conséquences de l’arrêt du trafic routier entre Koro et le Burkina Faso se font ressentir dans toute la Région de Mopti (Centre). La Route nationale (RN) 15, à partir de Bih, dans le cercle de Koro, est la principale voie de ravitaillement des cercles de Koro, Bankass, Bandiagara et Mopti.
Les gros porteurs et les véhicules de passagers, en provenance du Burkina Faso, du Bénin, du Togo et du Ghana, sont obligés de faire un détour pour rallier la région de Mopti. Toute chose qui commence à impacter, négativement, sur le quotidien des populations et sur l’économie locale.
Des groupes terroristes sont très actifs dans la forêt qui longe la bande frontalière entre le Mali et le Burkina Faso. Les attaques des villes et villages de part et d’autres de la frontière, sont fréquentes dans cette zone.
Durant les deux dernières semaines, la stratégie des groupes terroristes a consisté à vider tous les villages de leurs habitants. Ils ont, successivement, attaqué les localités de Zon, Pongonon, Bonkounba, faisant 8 morts, emportant le bétail et brûlant totalement ce dernier village.
La dernière attaque dans cette zone est celle de Bana Gakou, à environ 35 km de Koro, le 2 février 2020, qui a fait 4 morts.