Le Comité de défense et de sécurité réunissant les chefs d’état-major des armées des pays membres du G5 Sahel étaient en conclave à Ouagadougou, au Burkina Faso, les 24 et 25 janvier 2020, pour, disent-ils, modifier le concept d’opération de la force conjointe afin d’intégrer les dernières décisions des chefs d’Etat. Ainsi, la force conjointe peut désormais poursuivre les groupes armés jusqu’à 100 kilomètres au-delà de leurs frontières. C’était à la faveur de la session extraordinaire initiée à cet effet.
Une troupe militaire peut poursuivre un groupe terroriste, franchir une des frontières jusqu’à 100 kilomètres dans un autre pays membre du G5 Sahel. C’est l’une des conclusions de la réunion extraordinaire des chefs d’état-major des pays membres du G5 Sahel et la France, les 24 et 25 janvier dernier à Ouagadougou, au Burkina Faso. Cette rencontre a également permis aux participants de revisiter les textes cadres de la force conjointe G5 Sahel pour lui permettre une liberté d’action sur le terrain.
« Au début, on autorisait 50 kilomètres de part et d’autre de la frontière pour la force conjointe. Aujourd’hui, nous avons élargi cette dimension à 100 kilomètres. Donc, la force peut manœuvrer 200 kilomètres de large le long des frontières. Nous pensons que c’est une avancée qui permettra à la force d’être souple dans ses manœuvres », a confié le général Moïse Miningou, chef d’état-major général des armées du Burkina Faso, par ailleurs président en exercice du Comité de défense et de sécurité.
A l’en croire, cette relecture des textes est née de la volonté des chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel de permettre aux hommes de terrain de pouvoir mener les activités à eux confiées dans les normes, c’est-à-dire dans la légalité.
Il est possible, a ajouté le général Moïse Miningou, qu’un bataillon quitte son territoire, c’est-à-dire sa zone d’origine, pour aller en appui à un autre dans une autre zone. D’ailleurs, a-t-il confié, une manœuvre militaire est prévue dans les jours à venir dans le fuseau centre, où un bataillon du Tchad viendra participer à cette opération.
« C’est un changement très significatif, qui permet une flexibilité pour le commandant de la force du G5 Sahel », s’est-il réjoui. En rappel, la conférence extraordinaire des chefs d’Etat membres du G5 Sahel à Niamey, au Niger et la rencontre de Pau, en France, avaient permis de prendre des décisions importantes, pour faire face à la situation sécuritaire qui s’était dégradée depuis la dernière rencontre du CDS à Nouakchott en Mauritanie, en octobre 2019, dans le fuseau centre et dans la région des trois frontières.