Les forces françaises de l’opération Barkhane, engagées au Sahel vont passer de 4 500 à 5 100 hommes d’ici à la fin février. Ce nouvel engagement de Paris contre les groupes extrémistes, dont les actions deviennent de plus en plus meurtrières est diversement apprécié. Entre la volonté Parisienne de restaurer la sécurité et l’État de droit au Sahel et les aspirations des populations à la paix et au vivre ensemble, depuis cinq ans, l’écart ne cesse de s’amplifier désormais.
Selon la ministre des Armées, Florence PARLY, « l’essentiel des renforts sera déployé dans la zone dite des trois frontières ». « Une autre partie de ces renforts sera engagée directement au sein des forces du G5 Sahel pour les accompagner au combat ». La mesure ne rassure guerre les opinions qui développent déjà des sentiments antiforces étrangères au Sahel. Le sommet de clarification de Pau convoqué par Emmanuel Macron n’a nullement contribué à faire évoluer les positions.
Estimés à moins de 2000, ces jihadistes sont tantôt des trafiquants, à la limite du ridicule tel Mister Malboro pour le chef djihadiste Ben Mokhtar, colporteur de cigarettes. Tantôt, des sanguinaires pervers, friands de mains coupées et de lapidation et les stratégies jusqu’à présent mises en place par les Etats restent inefficaces. Ni la dizaine de milliers d’hommes de la MINUSMA, ni les 4500 hommes de la force barkhane ne parviennent à calmer les ardeurs de ces trafiquants sanguinaires pervers. Certains observateurs qualifient les engagements étrangers de politique de l’autruche au sahel.
Les dernières attaques sanglantes au Mali, au Burkina et au Niger ayant fait plusieurs dizaines de victimes dans les rangs des armées et des populations civiles illustrent parfaitement la gravité de l’urgence.
Que peut faire 600 hommes supplémentaires là où plus de 4500 hommes ont échoué, là où plus de 10 mille hommes de la MINUSMA se montrent incapables, s’inquiètent des observateurs qui voient dans cette annonce française une manière de s’éterniser davantage au Sahel.
À paris, Jean Luc Mélenchon qualifie, dans une tribune, le nouveau renfort annoncé comme des ‘’signes inquiétants’’ de la présence française au Mali. « Notre pays semble engagé dans une fuite en avant comme on en a déjà connu bien des fois avant celle-là : l’illusion que si la force a échoué jusque-là c’est parce qu’elle serait insuffisante. Ici, nous parlons d’un maximum de 1500 adversaires armés si j’en crois les chiffres qui trainent et dont j’ignore comment ils sont établis. Sur place, nous sommes déjà plus de 4500 avec un matériel sans commune mesure avec celui des bandes armées que nos soldats pourchassent. Pourquoi 600 de plus », s’interroge-t-il ?
Les groupes djihadistes multiplient depuis quelques mois les attaques dans la zone, entretenant une insécurité chronique pour les civils et infligeant des pertes régulières aux armées locales. Difficile désormais de prédire une fin à cette tragédie humaine dans cette partie du contient où les États-Unis, grand défenseur des droits de l’homme, menace de se retirer malgré l’urgence de la situation, abandonnant les populations à leur triste sort. Pour le moment, aucune expertise n’arrive à inventer de remède efficace à ce drame qui terrorise tant. Ces terroristes malgré leurs actions dévastatrices restent une « armée de l’ombre », invisible et perverse, qualifiée de tous les attributs négatifs d’un ennemi « à éradiquer ».