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Iyad Ag Ghali, l’homme vers qui se tournent tous les regards au Mali
Publié le vendredi 7 fevrier 2020  |  ECOFIN
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Alors que la situation sécuritaire malienne se détériore, de plus en plus de personnes suggèrent que les autorités locales négocient avec Iyad Ag Ghali pour enfin arriver à pacifier le nord du pays. Malheureusement, les choses ne sont pas aussi simples. Si celui qu’on surnomme le renard du désert a effectivement travaillé avec les autorités, dans le passé, c’était à une époque où il ne s’était pas encore radicalisé. Aujourd’hui, les choses sont différentes.

Au Mali, le 28 janvier dernier, Tiébilé Dramé, le ministre des affaires étrangères a évoqué, lors de ses vœux à la presse, une question de plus en plus présente. « Négocier avec Amadou Kouffa et Iyad Ag Gali ne correspond pas à la position actuelle du gouvernement », a-t-il déclaré durant la rencontre. Cette déclaration a surement douché les espoirs de nombreuses personnalités qui assurent depuis plusieurs jours que l’accalmie au Mali passera forcément par une négociation avec les fortes têtes du nord, notamment Iyad Ag Ghali.

Cette déclaration a surement douché les espoirs de nombreuses personnalités qui assurent depuis plusieurs jours que l’accalmie au Mali passera forcément par une négociation avec les fortes têtes du nord, notamment Iyad Ag Ghali.

Seulement, le « renard du désert » (et ça les autorités maliennes semblent y accorder une attention particulière), n’est plus l’homme avec lequel le gouvernement travaillait pour obtenir la libération de touristes étrangers. Celui qui aurait été, un temps, bassiste du groupe Tinariwe (le vainqueur du Grammy des musiques du monde en 2012), a énormément changé. Non content de troquer sa guitare contre un fusil d’assaut, Iyad Ag Ghali est devenu fondamentaliste, puis djihadiste et menace d’instaurer la charia au Mali.



La transfiguration d’un bon vivant des années 80

Il y a quelques années, l’évocation d’une radicalisation d’Iyad Ag Ghali aurait eu l’allure d’une blague peu inspirée. Pour le comprendre, il faut remonter aux années 80. A cette époque, pas encore de barbe, mais juste une moustache stalinienne. A l’époque, il est décrit comme un bon vivant, amateur de femmes et de Berketu, une version libyenne de la vodka.

A cette époque, pas encore de barbe, mais juste une moustache stalinienne. A l’époque, il est décrit comme un bon vivant, amateur de femmes et de Berketu, une version libyenne de la vodka.

« C’était un type carré, un bon chef, toujours devant, pas très religieux », assure un ancien exilé en France interrogé par Paris Match.

1Iyad Ag Gali 2 2017

Le jeune touareg était réputé pour se réveiller tard, après de longues nuits passées autour d’une bouteille.



Effectivement, à cette époque, le jeune touareg était réputé pour se réveiller tard, après de longues nuits passées autour d’une bouteille, négligeant même la « fadjr », la prière matinale musulmane. Il aurait même joué de la guitare pour Tinariwen, le célébrissime groupe ayant remporté le Grammy des musiques du monde en 2012. Pourtant, quelques décennies plus tard, c’est bien Iyad Ag Ghali qui dirige le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GISM). L’organisation militaire djihadiste est loin de l’idéologie que prônait le touareg durant ses jeunes années. Affiliée à de nombreux groupes terroristes, elle est l’aboutissement et la représentation de plusieurs années de lutte et d’affiliations ayant permis à Iyad Ag Ghali de devenir l’homme fort du Nord-Mali. Poète, combattant touareg, terroriste, collaborateur du gouvernement, cet homme aux mille visages, à l’histoire digne d’un polar, est devenu le personnage central d’un dénouement de la situation sécuritaire au Mali.



Icône de l’autodétermination touarègue

Iyad Ag Ghali est né entre 1953 et 1954 à Boghassa, dans la région de Kidal, au Mali dans une famille touarègue de la tribu des Ifoghas. Son père, Ghali Ag Babakar, a été tué pendant la rébellion de 1962 après avoir été accusé par d'autres rebelles Touaregs d'être un collaborateur de l'État malien. Le fils grandit à Abeïbara avant de partir étudier à Tin-Essako. En 1973, alors que les sécheresses appauvrissent le pays depuis plusieurs années, Iyad Al Ghali quitte le Mali avec de nombreux Touaregs. Il se rend alors en Libye où il enchaîne des petits métiers avant d’intégrer la Légion islamique de Mouammar Kadhafi. « A l’époque, s’enrôler dans l’armée libyenne représentait une possibilité de se former au combat dans l’optique d’une future rébellion », explique Pierre Boilley, directeur du centre d’étude des mondes africains dans des propos repris par Mondafrique.

« A l’époque, s’enrôler dans l’armée libyenne représentait une possibilité de se former au combat dans l’optique d’une future rébellion.»

Il reçoit au sein du mouvement suit une formation militaire et idéologique. En 1982, participe à la guerre du Liban où il affronte les Phalanges libanaises et l'armée israélienne. En 1983, il est envoyé au Tchad lors du conflit tchado-libyen où il participe au renversement d’Hissène Habré. Il ne reviendra en Libye que l’année suivante.

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