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Focus : Réseaux sociaux : les mal nommés !
Publié le samedi 8 fevrier 2020  |  Aujourd`hui
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En cas de Coronavirus découvert à l’Aéroport du Mali ! Cette information, largement partagée sur les réseaux sociaux, à la vitesse de l’éclair, a causé beaucoup de soucis, avant qu’on ne se rende compte que ce fut du toc. En d’autres termes, c’était de l’intox à classer au chapitre des fakenews. Tout comme l’annonce audacieuse du décès de l’ex président de la République du Mali, général Moussa Traoré, qui pourtant se porte très bien suite à des soins médicaux reçus au Maroc où il séjourne encore.
De nos jours, on ne peut compter les fausses informations distillées via les réseaux sociaux. Ce qui a engendré une nouvelle spécialité pour traquer ces fakenews qui sont actuellement une préoccupation mondiale, pendant que s’actualise le débat sur la moralisation, voire le contrôle des réseaux sociaux si mal nommés.

Il est vrai qu’on ne peut faire tourner à rebours la roue de l’histoire. En d’autres termes, il faut admettre que les réseaux sociaux s’imposent désormais à nous. Ils ont gagné leur place dans notre vie quotidienne qu’ils régulent et à la fois agrémentent et empoisonnent. C’est dire que les médias sociaux sont partout et si nous en bénéficions à plusieurs niveaux, nous en subissons aussi les conséquences. Il faut donc s’en accommoder, non sans réagir contre le diktat des rumeurs prises pour des informations ; l’intox qui supplante la vérité ; la rigueur qui chasse la désinvolture.

En effet, les réseaux sociaux impulsent une tendance à la banalisation du traitement de l’information, chaque internaute publiant n’importe quoi. Sur les réseaux sociaux, les messages peuvent se propager de manière virale. Peut-on même dénombrer ceux qui l’ont appris à leurs dépens tellement ils sont nombreux ?

Il faut donc un vrai sens du discernement et de la retenue, pour ne pas partager systématiquement les infos reçues dans la longue chaine de partage qui caractérise les réseaux sociaux. Effectivement, chacun doit assumer la responsabilité de ses publications. On ne doit se cacher derrière l’anonymat offert par un clavier d’ordinateur ou d’un smartphone pour tenter de stériliser l’avenir d’une personne, d’installer le doute dans l’esprit des citoyens ou de semer à tous vents des contrevérités, uniquement par plaisir, mais surtout par hypocrisie lorsqu’on est bien conscient de ce que l’on fait.

Que dire aussi du cyberharcèlement sur les réseaux sociaux ! Il se manifeste par la création de faux profils, l’usurpation d’identité, la diffusion de rumeurs infondées. Et plus grave, l’envoi de messages d’insultes ! Le cyberharcèlement est pris désormais très au sérieux puisqu’il peut avoir de graves conséquences. Ces agressions répétées sur le long terme peuvent prendre des proportions importantes et impacter directement la vie des victimes, surtout si nous savons que les messages, photos et vidéos publiées et échangées via les canaux numériques à grande échelle, laissent des traces indélébiles, même après que le harcèlement cesse.

Sur Facebook, la course effrénée pour la collection de la mention “j’aime” est aussi une véritable source de problème, puisqu’elle mène droit vers des dérives. En plus, n’oublions pas que le sentiment d’être observé et jugé est élevé sur les réseaux sociaux et cela peut représenter une menace pour l’ego. Et plus on a d’amis, plus ce sentiment de menace grandit. Et bonjour les dégâts !

La liberté d’expression est un principe sacrosaint. C’est vrai ! Mais elle impose des normes à respecter, la liberté de chacun ne pouvant annihiler l’honneur, la dignité et la vie privée des autres. C’est pourquoi, de nos jours, il y a comme un branle-bas de combat de la part des Etats qui sont en train de légiférer, pour combattre ce monstre froid de l’Internet qui ne connaît pas de limite, de peur ou de retenue, encore moins de respect aux traditions et coutumes. D’où cette tentative de légiférer pour rappeler que les réseaux sociaux, pour être bien nommés, ne doivent pas se tenir hors des normes sociales.

D’ailleurs le président français, Emmanuel Macron, a émis récemment le souhait de pouvoir “interdire” la présence, sur les réseaux sociaux, de personnes “coupables de propos racistes et antisémites”, “comme on interdit les hooligans dans les stades”. Dans cet élan, il a annoncé le dépôt, en mai prochain, d’une proposition de loi visant à lutter contre la haine sur Internet. Ce texte reprendra les propositions faites dans un rapport remis en septembre au Premier ministre, dont une vise à renforcer la pression sur les opérateurs du Net, dans le cadre d’un renforcement de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet.

Ici au Mali, le président de la République vient de promulguer une loi sur les communications électroniques qui reste contraignante dans certains de ses aspects, pour empêcher que les internautes partagent n’importe quoi car leur responsabilité reste engagée, qu’ils soient auteurs de l’information ou relayeurs.

En prenant ces dispositions, le Mali a emboîté le pas d’autres nations africaines qui tiennent à se faire des gendarmes du Net et dont la législation sur l’Internet, inspirée des dérives notées sur les réseaux sociaux, s’avère carrément liberticide, au contraire de celle du Mali.

Amadou Bamba NIANG
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