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LE RPM et L’URD, deux poumons d’un même CORPS ADEMA: Pourquoi une alliance entre ces trois partis suscite autant de passions ?
Publié le lundi 10 fevrier 2020  |  Infosept
Rassemblement
© aBamako.com par Momo
Rassemblement citoyen des partis politiques contre le terrorisme
Bamako, le 21 janvier 2017 les partis politiques de la majorité et de l`opposition ont ont organisé un rassemblement au monument de la paix pour soutenir les FAMAS
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A quelques encablures de l’ouverture de la campagne pour les élections législatives les manœuvres politiques vont bon train pour la constitution des listes. Les électeurs semblent désemparés en constatant certaines alliances sur le terrain, c’est le cas de l’alliance entre le RPM et l’URD et dans une moindre mesure entre l’ADEMA et l’URD. Officiellement, ces trois partis sont opposés, mais officieusement, ce qui lie ces trois partis est plus fort que ce qui pourrait les opposer. Rien qu’en prenant les leaders des deux partis qui sont issus de l’ADEMA, à savoir le RPM et l’URD, on se rendra compte qu’il ne pourrait s’agir que d’un conflit d’intérêt et non d’une opposition idéologique. IBK était le Président de l’ADEMA quand Soumaila Cissé en était le 3ième Vice-Président. Ils ont tous quitté l’ADEMA quand ils se sont sentis trahis par leurs camarades. Comment voulez que ces trois partis qui partagent le même bilan et qui ont la même histoire puissent s’opposer comme la gauche et la droite en France ou comme les Républicains et les Démocrates aux USA ? Ne faudrait-il pas tropicaliser notre démocratie en l’adaptant à nos réalités ?

La fièvre électorale commence véritablement a monté au Mali à quelques semaines des élections législatives du 29 mars 2020. Elle montera davantage en voyant certaines combinaisons qui ne sauraient relever que des intérêts exclusifs des partis et non de la défense de ceux du peuple. L’alliance qui défraie la chronique est celle qui est scellée entre le RPM, l’ADEMA et l’URD. Les deux premiers sont les principaux partis de la Majorité tandis que le troisième est celui de l’Opposition. Pour l’électeur lambda, cette alliance est contre nature et porte atteinte aux principes qui régissent la bonne marche de la démocratie. L’électeur qui se dit désemparé n’aura pas tort en calquant notre démocratie à celle de l’Occident, où pour rien au monde on ne verra un parti de l’Opposition et celui de la Majorité sur une même liste.
En analysant la marche de la démocratie sous une conception purement occidentale, l’électeur lambda n’aura pas tort, mais en essayant d’adapter la démocratie aux réalités maliennes ou même africaines on se rendra à l’évidence qu’il n’y a rien d’anormal en voyant les partis dits de la Majorité s’allier avec ceux de l’Opposition, encore moins une alliance entre l’ADEMA, le RPM et l’URD, qui ne font qu’un seul parti. Ces trois formations ont la même histoire et partagent le même héritage, ou bilan, qui est celui de la gestion du pouvoir par l’ADEMA. Pour rappel, les fondateurs du RPM que sont Bocari Tréta, IBK, Bakari Konimba Traoré dit Bakari pionnier, Feu Kadari Bamba, pour ne citer que ces quelques personnalités, étaient les premiers frondeurs qui ont quitté l’ADEMA, après le congrès extraordinaire qui a éjecté IBK de la tête du parti de l’Abeille, alors même qu’ils sont aussi membres fondateurs de l’ADEMA. Trois ans plus tard, Soumaila Cissé, feu Lassana Koné, Oumar Ibrahim Touré, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, ont eux aussi claqué la porte, soit un an seulement après les élections Présidentielles et législatives, car se sentant trahis par leurs camarades qui n’ont pas mouillé le maillot pour le candidat Soumaila Cissé battu au second tour par un candidat indépendant, ATT. Cet autre groupe fonda l’URD. Au-delà des intérêts des uns et des autres qui peuvent être antagoniques, qu’est ce qui pourrait bien opposer ces trois partis ? Absolument rien, c’est pourquoi il serait opportun d’adapter la démocratie à nos réalités ou à défaut de cela que les partis procèdent à la formation politico-idéologique de leurs militants. Sinon, nous allons continuer à assister à de telles pratiques antis valeurs qui tranchent avec la bonne marche de la démocratie.
Pour rappel, même ceux qui crient au scandale ne cracheraient jamais sur des telles alliances si elles sont faites en leur faveur. Quant aux électeurs, ils ont eux aussi leur grande part de responsabilité, eux qui n’ont jamais voté sur la base du programme des candidats, mais à la tête du client et surtout sur la base de l’argent qu’on leur donne.
En somme, les alliances que d’aucuns qualifient de contre nature, ne sont que les fruits de notre pratique démocratique et tout le monde a sa part de responsabilité.
Youssouf Sissoko
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