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Dialloguer avec les djihadistes, pourquoi pas ?
Publié le mardi 11 fevrier 2020  |  Le Républicain
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© aBamako.com par FS
Atelier de restitution sur les études sur la consommation de la drogue à Sikasso
ORFED a organisé le 11 Juin 2018, un Atelier de restitution sur les études sur la consommation de la drogue à Sikasso et la législation en la matière.
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Une première, le Président Ibrahim Boubacar Kéita a poussé de nouvelles dents de sagesse. Pour la première fois, a-t-il compris que la meilleure posture est celle de la volonté de son peuple ; sur la question du dialogue avec les djihadistes, malgré une opinion internationale défavorable. Après un refus historique consécutif à la conférence d’entente nationale, IBK prend enfin position pour le peuple malien représenté par l’assemblée de participants au dialogue national inclusif (DNI) du 14 au 22 décembre 2019 : « Nous avons au Mali tenté la gageure d’un dialogue national inclusif et, parmi nos recommandations, il y a cet aspect-là. Pourquoi ne pas essayer le contact avec ceux-là, dont nous savons qu’ils tirent les ficelles de la situation au Mali ? ». Pourquoi pas, puisque l’Algérie respire aujourd’hui la concorde nationale, après être venue de loin, de la terreur qui était visible au quotidien et que « personne ne pensait qu’il était possible que des voies puissent s’ouvrir », se rappelle IBK. Pourquoi pas si des négociations ont pu avoir lieu avec des extrémistes en Afghanistan et ailleurs?

Demandez lui si l’on peut appeler à la mobilisation contre le terrorisme tout en se disant prêt à parler avec les terroristes, comme l’ont fait les journalistes de RFI et France 24, lors de cette interview exclusive, le 10 février à Addis-Abeba, le Président IBK reste droit dans ses bottes : « Ce n’est pas du tout antinomique… j’ai un devoir aujourd’hui et la mission de créer tous les espaces possibles et de tout faire pour que, par un biais ou un autre, on puisse parvenir à quelque apaisement que ce soit». IBK réceptif à la comptabilité macabre trouve le nombre aujourd’hui de morts au Sahel, « exponentiel ». Il est temps que certaines voies soient explorées, s’est il résolu. Les interlocuteurs visés, à savoir Iyad Ag Ghaly du GSIM , Amadou Koufa, chef de la Katiba Macina, et possiblement Adnane Abou Walid al-Sahraoui de l’Etat islamique dans le grand Sahara, seront-ils sur la même longueur d’onde que le Haut représentant (Dioncounda Traoré) du Président de la République ?

Le but de cette ultime entreprise est de dénicher dans leur entourage, tel être sensible à un discours de raison, au moment où la mobilisation qui est faite au plan africain et au plan mondial, les chances de prospérer dans la voie du terrorisme sont assez réduites. Le retour de l’armée malienne à Kidal, le vendredi prochain ; le renforcement des forces françaises de Barkhane d’un nouveau contingent de 600 militaires, et l’envoi par les Etats-Unis, les prochains jours d’un envoyé spécial pour le Sahel, se précisent.

B. Daou
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