PolitiqueL’Imam Mahamoud Dicko se confie à L’Enquêteur : « Je suis un talibé, un guaribou… je n’ai pas un agenda particulier… Le mouvement CMAS n’est pas religieux. »
Dix mois après son départ de la tête du Haut conseil islamique du Mali, le leader religieux le plus charismatique et le plus populaire du pays, l’Imam Mahamoud Dicko brise le silence en prenant le taureau par les cornes. Dans cette interview qu’il nous a accordée, Mahmoud Dicko évoque ses relations avec l’ancien Premier ministre Boubèye Maïga, le Premier ministre Boubou Cissé et avec les animateurs de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahamoud Dicko (CMAS). L’ancien président du Haut Conseil Islamique se prononce aussi sur les missions du Haut Représentant du chef de l’Etat pour les régions du Centre, Dioncounda Traoré mais aussi sur ses propres ambitions politiques.
Salam Imam Dicko. Comment occupez-vous vos journées après votre départ de la tête du Haut conseil islamique du Mali ?
Mes journées sont malheureusement encore toujours chargées. J’ai souhaité vraiment me libérer et vider aussi ma tête. Etre vraiment tranquille et prendre mes livres et les lire. Mais je n’y arrive pas. J’ai beaucoup de visites. Je reçois beaucoup de gens, de jour comme de nuit. Si je ne suis pas à la mosquée, je suis en train de recevoir des gens. De temps à temps, je vais au siège de la CMAS où je reçois des gens pour un peu dégager mon domicile. Mes journées sont toujours assez chargées.
Vos relations avec le Premier Ministre Soumeylou Boubeye Maïga étaient particulièrement tendues. Vous aviez exigé et obtenu sa démission. Entre autres points de discorde entre vous, un projet de manuel scolaire par le truchement duquel le gouvernement aurait tenté d’introduire l’homosexualité à l’école. Depuis, vous que certains voyaient comme l’opposant le plus redoutable du régime, vous êtes muré dans une sorte de mutisme. Pourquoi ?
J’aimerai dire que les relations entre mon frère Soumeylou et moi n’ont jamais été tendues. Soumeylou est un frère avec lequel j’ai eu des relations très cordiales. Nous avons beaucoup d’estime réciproque. Il n’y a jamais eu de problème entre nous. Ma position de Président du Haut Conseil Islamique m’a certainement obligé à avoir une position par rapport à l’introduction d’un manuel scolaire relatif à l’ « Education sexuelle complète » dans notre système éducatif. Sur cela,nous avons eu des réserves. Nous les avons exprimées. Donc, dans la démarche, on ne s’était pas compris le département en charge de l’éducation à l’époque et moi. C’est par ce truchement peut être qu’on a été opposés. Sinon, personnellement entre Soumeylou et moi, il n’y a jamais eu une situation conflictuelle. C’est toujours la cordialité et la convivialité entre nous. Même si demain on se rencontre, c’est la même chose. Nous allons quitter ces choses-là, nous resterons frères. Moi, je ne suis plus Président du Haut Conseil Islamique, lui n’est plus Premier ministre. Ces postes sont conjoncturels (sic) mais nos relations sont humaines et éternelles.
D’aucuns vous reprochent aussi de fermer l’œil sur des questions comme la présence des forces étrangères, notamment française et qui continuent de diviser les Maliens mais qui semblaient motiver votre virulence envers le régime. Que s’est-il passé depuis ?
« Aujourd’hui, je ne suis pas président du Haut conseil islamique. »
Moi, j’accepte que les gens aient leurs opinions sur ma modeste personne. Qu’ils disent de moi ce qu’ils pensent. Parce que moi, je me permets de dire ce que je pense par rapport aux autres. Si les autres disent de moi ce qu’ils pensent,c’est tout à fait normal. Mais seulement aujourd’hui, je suis dans une position que les gens doivent comprendre. Avant, j’étais le Président du Haut Conseil Islamique du Mali. A ce titre, je parlais au nom de toute la communauté musulmane du Mali. Le Haut conseil sert d’interface entre la communauté musulmane et les autorités publiques. J’étais alors le porte-voix des musulmans. A ce titre tout ce qui concerne la vie de la nation, que cela soit dans le domaine spirituel ou social,je me permets d’avoir un avis et donner mon avis. Aujourd’hui, je ne suis pas Président du Haut Conseil Islamique. Je suis citoyen lambda comme tout un chacun. Je peux avoir mon opinion, mais je ne peux pas m’arroger le titre (sic) de parler au nom de tous les musulmans ou chaque fois de faire des sorties. Je pense que ce n’est pas très respectueux de ma part, si je me comportais ainsi. Pendant que j’étais Président du Haut Conseil, tout le monde m’a accompagné. Si on met quelqu’un aujourd’hui à la tête de cette institution, ce qui serait bien, c’est de l’accompagner sans le gêner et mettre mon expérience à son service. Ce n’est pas de venir prendre chaque fois des positions par rapport à des situations qu’eux doivent prendre en tant qu’animateurs de cet organe fédérateur qui parle au nom de l’ensemble des musulmans du Mali. Je pense que c’est cela la raison. Beaucoup de gens me reprochent de ne pas parler, de ne rien dire. Je ne peux pas parler aujourd’hui comme j’ai parlé à l’époque où j’étais le premier responsable du Haut Conseil Islamique. Aujourd’hui, il y a d’autres qui ont cette responsabilité. Je dois les aider et les accompagner mais ne pas me substituer à eux. C’est pour toutes ces raisons que je fais preuve de beaucoup de retenue.
Avec le Premier Ministre actuel, Boubou Cissé, vos rapports semblent les plus cordiaux. Quelle garantie vous a-t-il donnée, sur la question sécuritaire par exemple ?
Comme je vous l’avais dit, celui qui était là est mon frère et ami et celui qui est là actuellement est mon fils. Maintenant s’il y a garantie, ce n’est pas à moi qu’il donne cette garantie. Cette garantie doit être donnée au peuple malien. Parce qu’il n’est pas seulement à moi, mon seul Premier ministre. Il est le Premier ministre du Mali. Donc, s’il y a des garanties à donner sur le plan sécuritaire, c’est à tout le peuple malien qu’il les doit.
« Ce n’est pas aller dialoguer qui est difficile …»
Justement quelle est votre lecture de la situation sécuritaire du pays ?
Bon, le problème sécuritaire, il est séculaire. Tout le monde le voit. Ce n’est pas notre souhait que ça reste ainsi. Je pense que chacun de nous doit réfléchir et voir ce qu’il faut faire ce qu’il faut dire.Parce que moi, je le dis souvent, nous, on est confus. Il y a eu récemment un dialogue inclusif national ici où le président de la République s’est engagé à mettre en œuvre toutes les recommandations formulées lors de ces assises. Il l’a dit solennellement. Aujourd’hui, nous sommes là, nous regardons et nous observons. Ce n’est pas aller dialoguer qui est difficile, mais plutôt la mise en application des recommandations. C’est là tout le problème. C’est ce qui doit être aujourd’hui la priorité. Sur le problème sécuritaire, beaucoup de choses ont été dites et faites. Mais ce n’est pas suffisant. On continue de subir beaucoup de situations malheureuses aujourd’hui. Beaucoup de jeunes gens sont en train de perdre la vie. Je profite d’ailleurs pour saluer leurs mémoires, formuler des prières à leur endroit. A tous ces enfants qui perdent leurs vies, en essayant de défendre la patrie. Je ne suis pas un stratège militaire pour donner mon avis par rapport à la sécurité.
Un commentaire sur les démarches que le représentant du chef de l’Etat pour le centre, Pr Dioncounda Traoré entreprend avec Iyad et Kouffa surtout que vous l’avez toujours recommandé ?
Le président Dioncounda est un homme pour qui j’ai beaucoup de respect. C’est un homme pondéré, un homme qui a beaucoup de retenue. Je pense que c’est quelqu’un qui peut faire quelque chose. Bien que beaucoup de gens pensent que le centre n’est pas tellement son domaine. C’est un terrain qui est difficile. Qui demande beaucoup de doigté (sic) et beaucoup de savoir-faire. Il est avisé. Je le sais. C’est un homme d’expérience. C’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup de respect, beaucoup d’estime. Je sais que c’est un professeur, un enseignant de formation. Les enseignants ont le savoir-faire quel que soit le domaine. Il a aussi besoin d’être aidé par le peuple pour la réussite de sa mission. Nous allons faire tout ce qui nous est possible pour l’aider chaque fois qu’on est consulté ou sollicité. C’est un problème qui concerne toute la nation. C’est tout le Mali qui doit avoir aujourd’hui une seule vision. Il faut avoir une stratégie pour faire face à cette situation. Il y a trop de divisions internes. Quand il y a des tiraillements face à un problème, il est difficile de trouver une solution. Le problème du terrorisme ou de l’insécurité nous commande aujourd’hui de nous mettre ensemble de ne pas nous disperser, de ne pas nous distraire. Mais de nous mettre ensemble. Parce que cette crise n’est pas ni la crise de la France, ni de l’Occident. C’est notre crise, c’est notre guerre. C’est à nous qu’une guerre a été imposée, c’est à nous d’inventer la réponse nécessaire pour préserver notre pays. Ça, on ne peut pas le faire dans le tiraillement. Il faut nécessairement qu’on fasse preuve de dépassement de soi. Converger vers le même but pour la préservation de notre pays. La restauration certainement de la sécurité et de la paix dans notre patrie.
« Les enseignants sont des personnes respectables, honorables »
Depuis quelques temps, les enfants ne vont pas à l’école. Avez-vous un message à l’endroit de nos autorités et des enseignants grévistes pour une reprise des cours ?
C’est vraiment regrettable, un pays qui est dans cette situation et qui se met dans une situation qui nous régresse, qui fait régresser le pays et qui nous tire vers l’arrière. Parce que quand vous parlez sur le champ de l’éducation, vous parlez de tout. C’est l’avenir du pays, c’est l’avenir de nos enfants. C’est l’émergence du pays qui est remise en question. Sachons raison garder. Quand nos autorités acceptent vraiment quand elles prennent des engagements signés au nom de l’Etat, qu’elles prennent l’habitude de les honorer. C’est vrai que le pays est en guerre, c’est difficile. Mais les enseignants aussi vivent des situations extrêmement difficiles. Quand les enseignants observent comme tout le monde le train de vie de l’Etat qui n’a pas changé et on a l’impression aussi que chaque jour ça augmente. Vous ne pouvez pas demander aux autres de faire des sacrifices. Pourquoi vous ne le faites pas ? Parce que c’est difficile ? C’est ma façon de voir les choses. Il faut que le gouvernement fasse encore un effort pour essayer de trouver une solution à ce problème. Demander aussi à nos collègues, ce sont nos collègues. Moi, je suis enseignant comme eux, je sais ce que les enseignent endurent et le sacrifice qu’ils font pour le pays. Le fondement même de l’Etat, c’est l’enseignement et l’éducation. Les enseignants, l’avenir de ce pays dépend de leur attitude. Je leur demande vraiment, pour ce qui nous unit, de trouver une solution ensemble. Aujourd’hui j’ai reçu une centaine de femmes, qui sont venues me voir, me demandant de m’impliquer vraiment pour que l’école retrouve ses noblesses. J’ai pris l’engagement que,Inch’Allah, je vais m’impliquer comme personne-ressource pour la reprise des cours. Parce que ce sont mes collègues. On va jouer le rôle de facilitateur entre le gouvernement et les différents syndicats. Ce n’est pas raisonnable aujourd’hui de chercher à aller à un bras de faire. Ce n’est pas bon pour le pays. L’éducation des enfants incombe à tout le monde mais à l’Etat d’abord. C’est son rôle et c’est sa responsabilité. Il faut que le gouvernement fasse preuve de dépassement de soi à l’égard de ses enseignants qui sont des personnes respectables, honorables qui ont un métier (c’est vrai qu’on essaye de dévaloriser mais que personne ne peut le dévaloriser). C’est le métier le plus noble. Enseigner les hommes, vous savez, c’est une profession prophétique. Le rôle des prophètes c’est d’éveiller les consciences. Enseigner, c’est éclairer. C’est ça l’enseignement donc l’enseignement c’est quelque chose de valorisant. Que personne ne peut dévaloriser.
« Le mouvement CMAS n’est pas religieux. »
La naissance d’un nouveau mouvement politico-religieux sur l’échiquier national dénommé CMAS se revendiquant de vous défraie la chronique. En êtes-vous à l’origine ?
Il y a un mouvement politique. Mais je ne sais pas pourquoi les gens tiennent à faire de ce mouvement un mouvement politico-religieux (Rire). Je ne suis pas le président de ce mouvement. Je suis un parrain du CMAS. Parrainage en français, tout le monde sait ce que ça veut dire. L’initiative ne vient pas de moi. Ce sont des jeunes gens qui étaient avec moi et d’autres. Qui n’ont pas été avec moi au Haut Conseil. Qui m’ont observé dans la vie, qui ont de l’estime pour moi. Qui pensent que ma façon de faire et mes prises de positions, ils se reconnaissent dans ça. Ils ont mis en place un mouvement. Le mouvement CMAS n’est pas religieux. Les statuts et les règlements que nous avons n’ont rien de religieux. Ce sont des documents qui sont conformes à la législation malienne. Nous ne pouvons être en porte-à-faux avec la loi. Ce n’est pas possible. Si nous, on se le permet, la loi est là et aussi, on n’aurait pas obtenu un récépissé. C’est le fait qu’on parle de l’Imam Dicko que les gens veulent coûte que coûte faire de ce mouvement un mouvement politico-religieux. Non ! C’est moi qui suis religieux. Mais, je peux militer dans un parti politique. Aucun texte au Mali n’interdit à un évêque ou à un imam de militer dans un parti politique, s’il le veut. Mais le fait de la présence d’un évêque, d’un prêcheur, d’un imam dans un mouvement ou parti ne peut nullement en faire un mouvement ou parti politico-religieux. Pourquoi ? Il y a un mouvement politique effectivement qui se revendique de moi. C’est de bonne guerre, mais des gens se revendiquent de beaucoup de gens comme par exemple de Gandhi, de Mandela… Je suis heureux de voir qu’il y a des gens qui se revendiquent de moi pendant que je suis vivant. Vous voulez que je leur dise non parce que moi je n’ai rien de politique ? Non ! Ce sont des gens que je cherche à conseiller et à orienter s’il le faut par rapport à ma façon de voir les choses. Je ne me mêle pas de leurs débats ni de leur organisation interne.
« Je suis un talibé, un Guéribou… je n’ai pas un agenda particulier. »
Quelles sont vos ambitions politiques ? Rêvez-vous de la Présidence de la République ; de la succession d’IBK ?
Pourquoi les gens me collent ça. Qu’est-ce que j’ai posé comme acte, qui fait que les gens pensent que je rêve d’être président, que je veux succéder à IBK. Moi, je ne comprends rien. En dehors du Haut Conseil Islamique et ma mosquée : qu’est-ce que j’ai posé comme acte, qui me vaut d’être qualifié de quelqu’un qui veut être président ? Ils veulent la sensation. Les gens sont libres d’avoir leur opinion sur moi, c’est leur droit. Je n’ai jamais dit à quelqu’un que je veux être ceci ou cela. Même quand on m’a demandé : « pourquoi tu dis que tu n’es pas faiseur de roi. »Je leur ai répondu que moi je suis un croyant. Pour moi, c’est Dieu qui fait le roi. Ce ne sont pas les hommes. Je ne peux pas m’arroger le droit de dire que je suis faiseur de roi. Non ! C’est même un blasphème. Le pouvoir, c’est Dieu qui donne à qui il veut. Même si j’en rêve je ne peux pas m’attribuer ça. Et je n’en rêve pas. Ça n’a jamais été mon rêve et je n’ai jamais pensé à ça. Vous savez, je suis un talibé, un guéribou qui est venu à Bamako. Je n’ai jamais pensé, dans ma tête, qu’un jour, je serai un homme même à la tête du Haut Conseil Islamique du Mali. C’est Dieu qui a amené tout ça. Vraiment ce n’est pas le cas. Je suis un croyant et je sais que c’est le bon Dieu qui décide s’il est écrit ou s’il est destiné que je sois quelque chose, je le serai. Ceux qui ont été présidents ce n’est pas eux qui l’ont fait c’est le bon Dieu qui a fait ça. Moi je n’ai pas un agenda particulier, je n’ai pas d’ambition pour dire il faut que je sois. Non !
Pourquoi alors avoir demandé aux animateurs du CMAS de suspendre leur participation aux législatives de mars 2020 ?
C’est une décision qu’ils ont prise souverainement. Je n’ai jamais participé à leurs réunions si ce n’est le jour où je suis allé leur dire vraiment de surseoir à leur participation aux législatives de mars 2020. Je respecte leur autonomie, je sais que ce sont des gens responsables. S’ils ont des ambitions, c’est légitime qu’ils aient leurs ambitions, qu’ils cherchent à être ceci ou cela. Mais c’est un mouvement qui se réclame de moi. Donc, il ya mon nom là-dedans. Je ne peux pas dire aujourd’hui : « non ça ne me regarde pas ! » Il y va vraiment de ma crédibilité et de mon prestige parce qu’on parle de l’imam Mahamoud Dicko. A ce titre, je pense que je dois avoir mon mot à dire. J’ai dit tant qu’il y a mon nom là-dedans, j’ai un droit de regard là-dessus. Dans mon expérience, dans ma façon de voir les choses, je pense que c’est trop tôt. Notre priorité aujourd’hui n’est pas la course vers les places. Nos préoccupations doivent être aujourd’hui de nous mettre ensemble pour apporter notre pierre à l’édifice national pour l’apaisement, pour la paix, la réconciliation. On ne doit participer aujourd’hui à aucune situation de crise ou enflammer la scène politique dans notre pays. Des propos tenus par certains animateurs du mouvement n’étaient pas de nature à apaiser le climat politique. Nous n’avons pas d’ennemis et toutes les formations politiques sont égales à mon sens. Raison de plus. J’ai demandé aux responsables du mouvement de surseoir à toutes les démarches pour participer au scrutin législatif de mars au nom du mouvement. Nous contribuerons à l’apaisement. Pas à envenimer la situation du pays. Ce n’est pas digne de nous. Si ça commence à déraper, je pense que ce n’est pas une bonne chose. Il faut vraiment arrêter cela, le temps de continuer l’implantation à travers le pays et de partager notre vision. C’est ça qui est prioritaire. A notre insu, il ya même des gens que nous ne connaissons même pas, se sont autoproclamés candidats à la députation. Là, ce n’est pas prudent. On ne doit pas faire les mêmes fautes et les mêmes erreurs que les autres. On reproche aux autres de ne chercher que de la place. Nous, à peine nés, on court vers les places. Ce n’est pas sage. Ceux qui sont venus seulement au CMAS parce qu’ils veulent être députés, ils vont se retirer. Ce qui sont sincères et partagent réellement nos idéaux, vont rester.
De quels moyens financiers et humains disposez-vous pour vous imposer sur l’échiquier politique malien ?
C’est vrai que l’implantation demande beaucoup de moyens. Moyens humains d’abord. Je pense nous nous avons l’adhésion de la population. C’est les gens qui viennent vers nous pour nous demander. Nous, on veut mettre en place un bureau chez nous. Donc ce n’est pas nous qui forçons. Dans tout le Mali aujourd’hui, il est rare de trouver une localité où les gens ne sont pas venus nous voir. Il y en a même qui ne demandent que l’autorisation. Sans demander beaucoup de moyens financiers. Nous, on ne va pas donner de l’argent à des gens pour qu’ils soient notre cellule ou notre point focal. Non ! Nous allons leur donner certainement la confiance pour qu’ils soient nos représentants. Pour ça, nous tenons à que ce soit des personnes dont la moralité est acceptable.
Avez-vous un dernier message ?
Mon dernier mot est de souhaiter pour le pays beaucoup de paix. Je pense que le Mali est aujourd’hui à un tournant qui nous commande de nous mettre tous ensemble pour essayer de trouver une solution, une sortie de crise définitive très prochainement.