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Redéploiement de l’armée reconstituée à Kidal : Les réserves de Choguel Kokala Maïga !
Publié le mardi 11 fevrier 2020  |  Le Pays
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© aBamako.com par AS
Lancement du Livre de Dr Choguel Maiga
Dr Choguel Maiga a procédé au lancement de son livre le Jeudi 28 Juin 2018 à la Maison de la Presse.
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Dans une interview accordée à nos confrères de Africa n°1, le président du Mouvement patriotique pour le renouveau (Mpr), Dr Choguel Kokala Maïga s’est prononcé sur le redéploiement de l’armée reconstituée chanté par les autorités comme la solution à la crise malienne qui a atteint des proportions très inquiétantes.

Selon le président du MPR, lorsqu’il a lu les dernières informations concernant le retour de l’armée reconstituée à Kidal, dans un premier temps, il s’est rendu compte que le quota réservé aux groupes armés n’était pas au complet à la date prévue parce que ceux-ci n’ont pas pu fournir le nombre de combattants à eux réservé par les dispositions de l’accord. « Où est-ce qu’ils sont ? Depuis combien d’années, ils réclament d’être représentés dans l’armée reconstituée et le moment où on fait les premiers essais, ils sont absents. C’est une question qu’il faut se poser pour quelle raison », s’est-il interrogé.

En ce qui concerne le deuxième enjeu, il dira qu’il faut tirer les leçons de ce qui s’est passé lors des premières intégrations. Et de rappeler qu’après l’élection du président Alpha Oumar Konaré en 1992, dans le cadre du Pacte national et plus tard avec le président Amadou Toumani Touré en 2006, il y a eu au total près de 2 500 anciens rebelles qui ont été intégrés dans l’armée malienne. Aussi, précise-t-il, le commandement de l’armée était essentiellement détenu dans les régions du nord par des ressortissants du nord, donc des dirigeants de la rébellion. Ainsi, les effectifs étaient tels qu’une grande partie de ceux qui commandaient au nord et ceux qui étaient sur le terrain étaient des ressortissants du nord. « En un mot, les mêmes choses qui sont réclamées aujourd’hui ont été faites il y a plus d’une quinzaine d’années. La suite lorsque la rébellion a été déclenchée d’abord en 2006, une bonne partie des hommes intégrés dans l’armée ont quitté pour rejoindre la rébellion. Ainsi, des concessions faites de 2006 à 2009 n’ont pas empêché qu’une bonne partie rejoigne encore les rangs de la rébellion lors de l’éclatement de celle de 2012. Toute chose qui a fragilisé notre armée », a-t-il martelé.

De son point de vue, il a le sentiment que des leçons n’ont pas été tirées de ces différentes rébellions que notre pays a connues depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale. « Quelle garantie nous avons pour que ce que nous appelons l’armée reconstituée ne produise pas les mêmes effets ? Les hésitations et les incompréhensions de dernières minutes entre le gouvernement et les groupes armés m’inclinent à être très réservé sur la suite. Il ne s’agit pas d’amener un bataillon de militaires et le mettre dans une clôture à Kidal et dire nous avons une armée à Kidal », a-t-il dit.

À ses dires, il faut que l’armée puisse mener des patrouilles et occuper véritablement la région de Kidal. Apparemment, poursuit-il, cela n’est pas suffisamment préparé et la présence de l’armée à Kidal est beaucoup plus symbolique. À l’entendre, il y a beaucoup plus d’effets de communication et d’annonce pour « apaiser la Communauté internationale qui continue de faire des pressions sur le gouvernement et les groupes armés ».

Il a saisi l’occasion pour rappeler qu’en 2016, il y a eu des annonces de la réouverture de l’école et du retour de l’administration dans la région de Kidal. Ainsi, les mêmes annonces ont été faites au plus haut niveau de notre pays et même au niveau de l’État français, mais nous n’avons rien vu venir. « Il faut qu’il y ait un mouvement d’ensemble. Aussi, il faut que les mouvements armés notamment ceux qui sont liés aux mouvements séparatistes abandonnent définitivement leur projet séparatiste, qu’ils rentrent dans la logique de l’État unitaire. Ils doivent abandonner les revendications qui sont de nature à préparer le lit à d’autres revendications », a proposé M. Maïga.

Aux dires du président du Mpr, l’un des arguments avancés par les mouvements armés pour justifier leur insubordination vis-à-vis de l’État malien c’est prétexter qu’ils ne sont pas assez représentés dans les institutions y compris dans l’armée alors que dans les années 1990, plus de 2 500 anciens rebelles ont été intégrés dans l’armée de moins de 10 000 hommes ce qui représente 30 à 35% de l’effectif.

Mama PAGA

Source: Journal le Pays- Mali
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