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IBK prudent sur le dialogue avec les jihadistes: ‘’ce ne sont pas de grands candides…’’
Publié le mardi 11 fevrier 2020  |  Info Matin
Interview
© aBamako.com par A.S
Interview du président IBK
Koulouba, le 8 août 2017. Le Président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubakar KEITA a accordé à la presse une interview sur le sujet du projet de la révision constitutionnelle.
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Dans une interview exclusive accordée ce lundi à RFI et France 24, à Addis-Abeba, le Président IBK annonce pour la première fois l’ouverture d’un dialogue avec les chefs jihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa. IBK révèle également que l’armée malienne devrait arriver vendredi à Kidal.

Question : le mois dernier, votre prédécesseur Dioncounda TRAORE a dit publiquement que vous étiez d’accord pour qu’il rencontre deux chefs djihadistes, Amadou KOUFFA et Iyad Ag GHALI. Est-ce qu’on peut appeler à la mobilisation contre le terrorisme tout en se disant prêt à parler avec les terroristes ?

IBK : Ce n’est pas du tout antinomique. Quel que soit l’âpreté d’un combat, et Dieu seul sait que je parle le meilleur de ceux dont vous venez de citer les noms. Mais, j’ai devoir et mission à tous les espaces possibles et à tout faire pour que, par un biais ou un autre, on puisse parvenir à un quelconque apaisement, que ça soit possible. Parce que le nombre de morts au Sahel devient exponentiel. Je crois qu’il est temps que certaines voies soient explorées. Dioncounda n’ira pas lui-même rencontrer de telles personnalités ; mais Dioncounda est en mission de moi. Il est mon (Haut Représentant pour les Régions du Centre). Il a le devoir d’écouter tout le monde et de voir si tel ou tel, dans l’entourage de ceux-là, peut être facile à faire revenir à la raison. Egalement comprendre aujourd’hui qu’avec la mobilisation qui est faite au plan africain et mondial, les chances de prospérer dans cette voie deviennent assez difficiles.

Question : on peut parler aussi avec Abou Walid El SARAOUI aussi ?

IBK : dès lors qu’il faut qu’on parle aujourd’hui avec raison, si possible, avancer, ne rien exclure. Je note une chose, cher ami, qu’en Algérie, quand il y avait cette terreur qui était sensible, visible, quotidienne, personne ne pensait qu’il était possible que des voies puissent s’ouvrir, qu’une concorde nationale puisse être atteinte et qui conduise à l’apaisement que l’on voit aujourd’hui dans l’espace algérien. Ce n’est donc pas une vue de l’esprit, quelque chose de l’ordre de l’impossible. Pourquoi pas éventuellement. Mais je ne suis pas naïf. Et ce disant, je ne suis pas naïf du tout. Ceux qui ordonnent que l’on vienne dans une mosquée, se faire exploser au milieu des fidèles n’ont pas beaucoup mon estime. Et chacun le sait. J’ai travaillé avec Iyad à Koulouba où moi je fus conseiller diplomatique et lui conseiller pour d’autres affaires du Président KONARE à l’époque ; j’ai eu à garder le souvenir d’un homme courtois… Je ne sache pas qu’il soit demeuré celui-là, d’après tout ce qui me revient aujourd’hui. En tous les cas, beaucoup d’actes ont été commis. J’aimerais dire ceci, cette histoire de dialogue avec Kouffa et Iyad n’a pas surgi comme ça, au réveil d’un sommeil de IBK. Nous avons, au Mali, tenté la gageure d’un dialogue national inclusif. On l’a dit impossible, plein de risques. On l’a dit, ça être l’enlise, ça peut être également le démantèlement de l’Accord pour la paix et la réconciliation ; l’occasion pour que ceux-là qui ne l’ont jamais admis s’en donnent à cœur joie et l’on verra ceci, cela. Ce dialogue national inclusif, nous l’avons initié depuis la base, depuis les communes, jusqu’aux cercles, aux régions, et l’aboutissement final qui a donné des résolutions que l’on sait ; à l’application desquelles nous nous sommes attelés aujourd’hui. Et parmi les recommandations, il y a cet aspect-là, et pourquoi ne pas essayer le contact avec ceux-là dont, nous le savons, qui tiraient les ficelles de la situation au Mali.

Question : et le premier retour de cette approche ?

Ce n’est pas l’idée d’IBK. J’avoue qu’aujourd’hui encore, nous sommes en attente. Il y a quelques frémissements, mais au sortir du dialogue national, on a dit qu’on va essayer ce que le peuple réuni dans un seul (espace) comme l’Afghanistan a souhaité que nous fassions, et nous sommes en train d’essayer de le faire. Mais, une grande naïveté. Ce ne sont pas de grands candides qui pensent que, tout de suite que telles paroles sont libres, aller s’asseoir en face de Kouffa pour lui dire, bon écoute cher ami, on revient à de meilleurs sentiments, dépose les armes. Nous, nous continuons notre débat, notre travail. Mais, que nous ne sommes pas des gens butés, bloqués, obtus, c’est tout. Je crois que l’on se comprend…

Transcription libre

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