Sadou Yaya, quinquagénaire, a été assassiné après avoir témoigné à visage découvert sur les rackets imposés par les groupes terroristes aux populations dans des localités de la région de Gao.
Protéger sa source. C’est l’une des règles fondamentales du journalisme. Lorsque ce principe n’est pas respecté, les conséquences peuvent être fatales. Ce week-end, au Mali, un pauvre éleveur en a payé de sa vie. Sadou Yaya, quinquagénaire, a été froidement assassiné à Léléhoy, dans la région de Gao, après la diffusion d’un reportage de France 24 sur une patrouille des forces françaises.
À visage découvert, l’homme a témoigné, sous les projecteurs des reporters de la chaîne d’information en continue, sur les harcèlements pécuniaires dont ils font l’objet sous la coupe des terroristes. «On ne peut pas leur échapper. Ils sont partout. Si vous quitter votre village pour aller ailleurs, vous trouverez d’autres là-bas», a confié l’éleveur aux militaires français en patrouille.
Le hic qui fait paradoxe. Dans son commentaire, le journaliste de France 24 note que le civil, en parlant ainsi, s’expose à d’éventuelles représailles des groupes terroristes. Mais malgré tout, nos confrères de France 24 n’ont pas eu l’intelligence de flouter le visage de leur interlocuteur. Une astuce simple qui aurait probablement pu éviter à Sadou Yaya de se faire froidement tuer.