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Libération d’Adama sangaré: A quoi joue la justice?
Publié le mercredi 12 fevrier 2020  |  Le Combat
Deuxième
© aBamako.com par AS
Deuxième Dialogue régional politique du GSEF
Le Deuxième Dialogue régional politique du GSEF s`est tenu le 25 Avril 2019 à Bamako. Photo: Adama Sangaré
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C’est par sa famille et ses proches, dont on mesure la joie, que l’on a appris la libération du maire de Bamako qui séjournait à la Maison Centrale d’Arrêt sur décision du procureur en charge du Pôle économique qui l’y a envoyé il y a quelques mois. Depuis, les questionnements sur les agissements de la justice repartent. Liberté totale, liberté provisoire ou liberté conditionnelle, on ne sait pas laquelle de ces terminologies juridiques est appropriée pour qualifier le retour à la maison du maire de Bamako.




L’opinion publique est comme surprise, malgré une rumeur persistance qui annonçait la nouvelle possible. C’est que, à l’appui de l’élargissement d’Adama Sangaré, aucune décision motivée de la chambre d’accusation n’a été rendue publique. Ce qui a donné à penser que ce fut en catimini, expression qui, en la matière, est des plus péjoratives, car renvoyant à des arrangements politico-judiciaires. Soupçons qui risquent de balafrer, une fois de plus, le noble visage de l’institution judiciaire. Les justiciables maliens, c’est-à-dire les citoyens maliens, en sont à se demander ce à quoi joue actuellement leur justice. La raison n’est pas que les gens auraient souhaité que M. Sangaré pourrisse en prison, mais l’enchaînement de certaines libérations pour le moins suspectes, après l’enthousiasme soulevé et l’espoir suscité par les actions hardies prises par le cabinet du procureur Mamoudou Kassogué en mettant le grappin sur de supposés intouchables de la République, a aujourd’hui de quoi intriguer, désorienter, voire désespérer. En effet, le Général Amadou Aya Sanogo et ses codétenus dans l’affaire de l’homicide de 21 bérets rouges, après plus de six ans de détention préventive abusive, ont été libérés comme s’il n’y a pas eu meurtres de sang-froid, comme s’il n’existe pas de parties civiles constituées dans l’affaire. Liberté provisoire, a-t-on officiellement annoncé, au nom de la cohésion sociale, mais en se gardant bien de dire que tout procès dans l’affaire est désormais improbable, voire renvoyé aux calendes maliennes, brumeuses et fantomatiques dans les tréfonds du néant. Pendant que l’on se torture les méninges sur le dénouement rocambolesque de la liberté provisoire accordée au Général Amadou Aya Sanogo et à ses codétenus, la rumeur, qui est ici soufflement de réalité avant-coureuse, donne pour bientôt libre le sieur Bakary Togola, lequel doit même devenir un candidat sérieux aux prochaines élections législatives programmées pour le 29 mars prochain. Un certain communiqué aux accents de mise au point, diffusé par son avocat accrédite que quelque chose est effectivement en train d’être tramé dans les coulisses. Les grandes oreilles jurent même sous cape que Bakary Togola sera libéré d’ici la fin du mois de février et que les dénégations servies par son avocat sur les réseaux sociaux et autres plateformes d’information ne visent qu’à tromper, pour faire croire au finish que le président de l’APCAM a été libéré contre son gré puisqu’il tenait à un procès en bonne et due forme pour laver son honneur souillé. Ruse de Sioux ne peut être plus grande! Des manoeuvres juridico-judiciaires sur des rampes politiciennes prolifèrent donc. La ruse et l’astuce font désormais partie d’un arsenal capable de tous les forfaits puisque les magistrats dits consciencieux et professionnels sont désormais en train de se noyer dans les eaux troubles des crapuleries de haut vol dont le courant si fort ne donne la chance à personne ni à rien, de lui résister. Dans ces conditions, à quoi s’attendre sur l’affaire dite « des avions cloués au sol »? Après un appel à témoins diffusé jusque dans les sphères célestes par le procureur en charge du Pôle économique, c’est le silence radio qui prévaut désormais. Au royaume du Mali, il y a quelque chose de pourri. On le sent partout quand même.

Ahmad Ould Bilé

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