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Choguel K. MAIGA, Président du MPR ‘‘Evitons le syndrome de l’optimisme béat’’
Publié le mercredi 12 fevrier 2020  |  Info Matin
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© aBamako.com par AS
Lancement du Livre de Dr Choguel Maiga
Dr Choguel Maiga a procédé au lancement de son livre le Jeudi 28 Juin 2018 à la Maison de la Presse.
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Dans le cadre de la mise en œuvre d’une disposition de l’Accord pour la paix et la réconciliation, l’Armée reconstituée a pris le départ de Gao pour Kidal, le lundi 10 février. Ainsi, l’armée malienne fera son retour à Kidal après plusieurs années d’absence. Une situation que les Maliens n’ont jamais cessé de dénoncer. Mais, malgré ce retour, l’opinion des divisée entre optimisme et scepticisme. Nous avons recueilli les commentaires de certains responsables politiques et de la société civile. Lisez plutôt leurs réactions !


1-Nous constatons que ce bataillon de l’Armée dite reconstituée a été composée conformément aux clauses secrètes convenues entre IBK et les dirigeants des Mouvements séparatistes, le 20 juin 2015, afin que ces derniers acceptent de parapher l’Accord d’Alger (APR ) préalablement signé à Bamako le 15 mai 2015 , et qu’ils avaient refusé catégoriquement de parapher ce jour. Ces clauses secrètes sont demeurées confidentielles pour le peuple malien ( et même pour les autres membres du gouvernement dont j’ai fait partie entre 2015 et 2016) pendant près de 5 ans. Elles n’ont été rendues publiques, officialisées et formalisées que pour être mises en œuvre et ce, à la faveur de la dernière session du CSA tenue le 19 janvier 2020.

2- Par ailleurs, il reste des questions de fond que le peuple malien tout entier est en droit de se poser et qui nécessitent des réponses claires et précises pour donner un minimum de crédibilité à ce qui ressemble plus à une opération politique de vassalisation prononcée de l’État malien, et qui dans les faits prépare (dans quelques années) la mise en place, méthodique et par étapes, des outils et instruments militaires, institutionnels et politiques pour rendre irréversible et inéluctable sa partition programmée. Ces questions sont les suivantes:

• Quelles leçons ont été tirées des intégrations massives, hasardeuses et sans discernement d’anciens rebelles dans les FAMa au cours des années 1990 et 2000, suivies quelques années plus tard de désertions massives au profit des ennemis du Mali ? C’est le lieu et le moment de rappeler qu’entre 1992 et 2011, les Gouvernements du Mali, au nom de la paix et de la Réconciliation, tout comme aujourd’hui, avaient naïvement intégré plus de 2 500 anciens rebelles dans notre Armée qui comptait alors environ 7 500 à 8 000 hommes. Résultat ? L’indiscipline et l’insubordination, les désertions et retour à répétition sans conséquence pour leurs auteurs, ont gangrené, déstructuré et démoraliser nos Forces de Défense et de Sécurité. Pire, à chaque fois que des groupuscules d’individus ont pris les armes contre l’État malien (en 2006, 2012 et 2014) plus des 80% des intégrés ont déserté pour rejoindre avec armes, bagages et secrets militaires, les ennemis du Mali. Ils se sont alors ralliés aux ennemis du Mali pour trahir et faire assassiner leurs compagnons d’armes d’hier des FAMa ; ce fut le cas à Kidal en 2006, à Aguelhok en 2012 et à Kidal en 2014. Quelles dispositions ont été prises pour prévenir à jamais la répétition de telles situations dramatiques ? Quelles garanties ont été données dans ce sens par les dirigeants des Mouvements séparatistes ? Quelles garanties ont été données par l’ONU, mais aussi par les Gouvernements des États parrains du processus comme l’Algérie et la France, dont on sait très bien qu’ils n’auraient jamais accepté une telle situation dans leurs propres pays ? Je voudrais à ce stade remercier et féliciter singulièrement Gamou et Ould Meïdou et les hommes qui leur sont restés fidèles, pour avoir respecté leur serment d’allégeance et de fidélité à leur pays, à leur patrie, le Mali.

• Le contingent de l’Armée dite reconstituée ne va-t-il pas être, comme par le passé, cantonné dans une clôture ou dans un camp à Kidal-ville, interdisant du coup aux soldats de faire des patrouilles militaires dans la ville de Kidal et ses alentours ? Et pourquoi pas des patrouilles de longue portée dans toute la Région dans le cadre de la lutte contre le terrorisme? Si le contingent de l’Armée dite reconstituée doit être simplement cantonné dans la ville de Kidal, l’opération n’aura été qu’une action politique symbolique pour servir la communication et la propagande du Gouvernement et des Mouvements séparatistes, mais surtout pour donner au peuple malien l’illusion de l’exercice de l’autorité de l’État dans toutes les Régions et donc sur la totalité du territoire national, permettant ainsi de préparer les esprits à accepter, voire imposer la RÉVISION CONSTITUTIONNELLE rejetée par les Maliens.

• Quelles garanties ou assurances ont été données aux éléments FAMa et de la Plateforme qu’en cas d’une nouvelle rébellion ou d’une détérioration imprévue de la situation, les éléments issus des Groupes séparatistes ne vont pas de nouveau, comme par le passé, se rallier ou faire appel à leurs alliés et amis des Mouvements terroristes, comme à Aguelhok en 2012 ou à Kidal en 2014 et 2019. Dans ces trois cas, les soldats restés fidèles à la République du Mali (y compris nos frères arabes et touareg auxquels je rends hommage) ont été sauvagement assassinés (plus de 80 à Aguelhok en 2012, plus 150 à Kidal en 2014, plusieurs dans le courant de l’année 2019)

3- En attendant que les questions et préoccupations que je viens d’énumérer aient des réponses, en attendant la levée des différentes hypothèques sur la paix au Mali, les Maliens ont le droit voire le devoir patriotique de demeurer prudents, vigilants et circonspects. Évitons d’être gagnés par le syndrome de l’optimisme béat. Dans quelques mois voire quelques années, nous pourrions donner une appréciation plus objective de la démarche actuelle des Autorités sur la mise en place de ce qui est appelé pompeusement et avec emphase « Nouvelle Armée Reconstituée ».

Dr Abdoulaye SALL, Président de CRI 2002

‘‘Il y a un avant, un pendant et un après rentrée’’

Je crois que c’est dans la suite logique de la résolution de la crise au nord du Mali, surtout de l’application de l’Accord pour la paix et la conciliation nationale. J’avais l’habitude de dire que c’est un Accord pour la paix. Donc, un accord politique de gouvernance ne peut être un accord de paix. Autrement dit, les protagonistes ne sont pas seulement le Gouvernement malien, la CMA et la Plateforme. Il y a également la communauté internationale qui est fortement impliquée. De mon point de vue, ce sont les colonnes qui doivent rentrer à Kidal au nom, pas seulement du Mali, mais au nom également de la communauté internationale et au nom de la paix. Quelque chose qui est recherché par les Nations Unies. Dans ce cas, on peut dire que les gérants et les garants de cette rentrée symbolique sont à la fois, d’abord la communauté internationale. Parce que, c’est la communauté internationale qui est chargée de sauvegarder et garantir la Paix. Le deuxième garant sera évidemment les accords militaires que nous avons avec soit l’Union européenne et/ou avec la France et d’autres pays. Ensuite, le troisième garant, c’est le gouvernement de la République du Mali et le dernier le plus important c’est le Peuple malien, lui-même pour que la société civile malienne, les populations, de Kidal, de Gao et de Tombouctou comprennent que cette armée reconstituée est une armée nationale du Mali. Ça, c’est extrêmement important dans ce déploiement. Donc, cette société civile doit contribuer pour la facilitation de ce processus qui vient de commencer à Kidal et qui va se poursuivre à Gao et Tombouctou avec la première armée reconstituée pour qu’on puisse maintenant s’attaquer aux vrais problèmes du pays qui sont le développement économique, social et culturel durable de notre Pays. Ce déploiement des Famas à Kidal est une affaire de la communauté internationale. Autrement dit, ces nations ici, sont les garants et les gérants de la Paix universelle.

Mais, il y a un avant, un pendant et un après à remplir. Cela peut rétablir la confiance entre tous les acteurs et réconforter les partenaires pour s’attaquer aux vrais problèmes des régions et du Mali.

DIAWARA Aissata TOURE, Présidente de l’UF-RPM

‘‘Dans toute chose, il faut un préalable…’’

Je suis plus que contente de cette armée reconstituée, quand bien même certains doutent. Si ça nous conforte dans la position d’aller vers la paix. Pourquoi ne pas essayer ? Parce qu’un pays sans paix ne se développera pas. Et ce sont les femmes et les jeunes qui sont les premières victimes. Donc, par rapport à cette rentrée à Kidal de l’armée reconstituée, nous allons vers un dénouement de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, puisque c’est une des conditions de cet accord. La condition, même si elle est moindre, elle doit être comptée positivement dans la vie de notre pays.

Qu’on dise que jusqu’à présent les FAMa, le MAA, le GATIA etc… se retrouvent, on ne sait jamais, petit à petit, ils feront un bloc contre les djihadistes. Parce que notre pays est menacé. Aujourd’hui, on a compté trop de morts. Nos enfants sont finis. C’est pourquoi j’insiste que si cette armée reconstituée est une condition qui nous amène à Kidal, une condition qui nous amène à la fin de cette guerre, qui nous est imposée, pourquoi pas ? Moi je suis à 150% d’accord.

Maintenant quand le pays va se retrouver avec toute son intégrité territoriale, on va essayer de voir quelle stratégie adopter pour aller de l’avant, pour que le Mali devienne un et indivisible. Mais, dans toute chose, il faut un préalable. Donc si c’est cela le préalable pour la paix, pourquoi ne pas accepter ? Avant on ne pouvait pas entrer dans Kidal, même des civils ne pouvaient pas si tu n’étais pas natif de là-bas. Aujourd’hui, nos forces armées qui y étaient retrouvent la terre natale, pourquoi pas ? Les autres aussi ce sont des fils du Mali, ils vont tous se trouver, en faisant la paix, compagnons d’armes, pour défendre le pays contre de ces terroristes qui nous imposent une guerre asymétrique qu’on n’arrive même pas à évaluer.



La Rédaction
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