Invité par Dr. Oumar Mariko à l’occasion d’une conférence de presse animée, le mercredi 12 février 2020, par le Mouvement démocratique et populaire (MDP) sur la situation actuelle du pays en général, Me Hassane Barry estime que les pouvoirs publics avaient trainés les pieds pour rien pour dialoguer avec les responsables djahadistes Amadou Kouffa et Iyad Ag Ghali. « Je confirme d’avoir rencontré Kouffa et je confirme que Kouffa est pour le dialogue. » a-t-il dit. Pour lui, malgré l’armada militaire que le Mali dispose aujourd’hui et la présence des forces étrangères au Mali, rien n’a changé dans notre pays. Donc, dit-il, mieux vaut changer de fusil d’épaule pour entreprendre le dialogue entre nous maliens.
Il y a quelques mois, Me Hassane Barry et quelques militaires maliens avaient entrepris le dialogue avec Amadou Kouffa au Centre du pays. « J’ai rencontré Amadou Kouffa accompagné des colonels de l’armée du Mali parce que nous nous sommes dit qu’il est mieux de convaincre que de vaincre car celui qui est convaincu est déjà vaincu. Nous nous sommes dit pourquoi ne pas tenter le dialogue car malgré la présence de plus de 30 milles militaires étrangers sur notre territoire, nous n’avons pas encore vu le bout du tunnel. », a-t-il expliqué. Avant d’entrer dans les détails de cette rencontre. « Nous sommes allés mais j’avoue que j’ai été surpris car Kouffa a dit ceci : « Mais je n’ai jamais refusé le dialogue mieux on m’a diabolisé pour rien. Je suis pour le dialogue, je veux dialoguer avec vous quand et où vous voulez mais j’ai deux principes et je ne suis pas prêt à me départir de ces deux principes. Il s’agit du problème de l’application de la Charia et le problème de la présence des troupes étrangères dans notre pays. », a-t-il dit. En guise de réponse, dira-t-il, nous l’avions répondu que s’il y a la présence de ces forces étrangères c’est parce que nous nous n’entendions pas entre nous maliens, sinon, lorsque, nous nous entendions ces troupes quitteront notre territoire dès ce soir. Pour lui, Kouffa a répliqué en disant ceci : « Oui, c’est une façon de voir, alors inscrivons ça à l’ordre du jour d’une grande rencontre. Ma deuxième préoccupation est la charia, vous qui êtes le produit de l’école des blancs mais est-ce que vous êtes satisfaits de leur justice ? La justice que nous visons de la charia qui s’inspire de l’expression divine sera également rendue par des hommes et des hommes sont ceux qu’ils sont. Donc, que ce soit la justice d’inspiration française ou que ce soit la justice d’inspiration Coranique, elles sont rendues par des hommes et elles ont leurs forces et leurs faiblesses mais je ne rentrerais pas dans les commentaires. »
Selon Me Hassane Barry, sa rencontre avec Kouffa a permis de ramener l’accalmie et de libérer des détenus. «Nous nous sommes dits que le plus important c’est de parvenir à un ensemble et lorsque nous nous retrouvions dans une même assemblée, les retrouvailles peuvent certainement permettre de changer certaines positions. Nous nous sommes dit qu’il vaut mieux dialoguer. Notre rencontre a permis de ramener l’accalmie à l’époque et mieux nous avons réussi à faire libérer des militaires détenus à leur niveau à travers le dialogue», a-t-il dit. Et d’ajouter que Kouffa a dit ceci : « Si vous êtes pour le dialogue, je vous ferrez la route pour Iyad Ag Ghali et je m’impliquerai pour que vous puissiez voir Iyad Ag Ghali mais je ne peux avoir une position contraire à celle d’Iyad Ag Ghali. »
Pour Me Barry, le pouvoir public a trainé les pieds pour rien. « Je confirme avoir rencontré Kouffa et je confirme que Kouffa est pour le dialogue. Alors, nous étions même en train de constituer une équipe de dialogue. C’est à ce moment que mon problème d’interpellation par la Sécurité d’Etat est arrivé. Et ce problème est arrivé tout simplement parce que la télévision « Al Arabia » a diffusé la vidéo de notre rencontre. Mais maintenant que le président de la République IBK lui-même s’assume sur France 24 en prônant le dialogue avec les responsables djihadistes alors il va avoir l’adhésion de tous les Maliens. Sans cette adhésion populaire, le dialogue ne marchera pas. Alors que ce dialogue a été prôné par la conférence d’entente nationale et le dialogue national inclusif mais en réalité nous avons trainé les pieds pour rien. », a-t-il regretté.