Alors qu’il est donné perdant, l’enfant terrible de la politique malienne, l’honorable Oumar Mariko n’est pas prêt à capituler face à cette alliance RPM-URD, dans la circonscription de Kolondiéba. Il multiplie les stratagèmes pour faire échouer ce projet qui ne vise autre chose que de l’empêcher de rester à l’hémicycle. En conférence au nom de son Mouvement Démocratique et Populaire, il demande solennellement au gouvernement de reporter les législatives pour des raisons évidentes d’insécurité et de dissoudre l’Assemblée en légiférant par ordonnance pendant six à dix-huit mois. Comme si cela ne suffisait pas, il demande une révision constitutionnelle pour passer à la quatrième République. Pourra-t-il être entendu quand on sait que les partis se sont lancés dans la conquête des sièges à l’hémicycle ? N’a-t-il pas peur de perdre son siège face à ces deux grands candidats que sont Sidiki N’Fa Konaté et Daouda Moussa Koné ?
L’honorable Oumar Mariko a animé une conférence de presse au siège de la Radio Kaira pour faire l’état des lieux des préparatifs des élections législatives qui pointent à l’horizon et jeté un regard critique sur la gestion du pays. Comme à l’accoutumée, il a fustigé la gouvernance du régime actuel qui, selon Dr Mariko, a non seulement montré toutes ses limites, mais aussi et surtout, va de mal en pis. Ainsi, pour éviter le chaos, Dr Mariko propose une série de recettes au gouvernement, qui sont entre autres le report des élections législatives suivi de la dissolution de l’Assemblée Nationale, dont la conséquence serait de légiférer par ordonnance pendant une période de six à dix-huit mois. Pendant cette période, le pays sera doté d’une nouvelle Constitution, celle qui permettrait de passer à une nouvelle République, c’est à dire la quatrième. En analysant avec une certaine objectivité, on donnera raison à l’honorable Mariko, surtout sur l’aspect sécuritaire, mais, à quelques encablures de la tenue du scrutin législatif, est ce qu’il sera entendu par le gouvernement ?
Pour ses détracteurs, cette demande de report des élections législatives et les autres mesures d’accompagnement ne sont que de prétextes fallacieux pour ne pas écoper d’un carton rouge à Kolondiéba, sa circonscription électorale. Selon tous les sondages réalisés sur le terrain, ses chances de réussite sont maigres cette fois-ci, surtout face à ces deux candidats, issus des deux de trois grandes formations les mieux implantées dans la localité.
Faux ! rétorquent ses partisans, qui estiment qu’une Assemblée Nationale sans Mariko c’est comme un troupeau sans berger, et que les populations de Kolondiéba ne vont jamais lâcher Mariko au profit d’autres candidats fussent-ils natifs de Kolondiéba. Même son de cloche du principal intéressé qui pense que les autres candidats ne seraient que des plaisantins et qu’ils pourraient dire tout ce qu’ils pensent en attendant son arrivée sur le terrain qui ne serait que sa chasse gardée. Après ses flèches lancées de part et d’autre, Mariko ira-t-il au charbon si sa requête venait à être rejetée par le gouvernement ?
En définitive, tous les regards seront tournés vers quelques grandes circonscriptions où certains présidents de partis sont en compétition, notamment Kayes avec Alou Boubacar Diallo, commune IV avec Moussa Mara, Diola avec Konimba Sidibé, Kolondiéba avec Oumar Mariko, Niafunké avec Soumaila Cissé, pour ne citer que ceux-ci.
Youssouf Sissoko