Blaise explique son « choix dans l’action » par la volonté rester constant. Le président de la Convention sociale démocrate (CDS-Mogotiguiya) Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise, candidat au premier tour de l’élection présidentielle du 28 juillet, a tiré à la faveur d’un point de presse tenu hier au siége du parti à Dravéla les leçons du premier tour et pris position pour la suite des événements. Mamadou B. Sangaré a saisi l’occasion pour rendre public un communiqué de la direction nationale de la CDS.
Un texte par lequel il confirmait le report en faveur du RPM de toutes les voix portées sur sa candidature en appelant à voter et en s’engageant avec tous les moyens requis pour l’élection du candidat Ibrahima Boubacar Keïta au prochain tour.
Le président de la CDS s’est dit parfaitement à l’aise dans son choix d’appeler à voter pour le candidat du RPM. Cet appel, selon lui, n’est pas un choix théorique, mais « un choix dans l’action ». Pour Blaise, sa position est frappée du sceau de la constance. Une qualité qui n’est pas partagée par toute la classe politique dont le comportement a conduit à son rejet par une frange de la population. Blaise a rappelé qu’en 2007, il appartenait à la même mouvance que le président du RPM, c’est-à-dire au groupe de ceux qui avaient refusé de se rallier au président sortant Amadou Toumani Touré et qui avaient présenté leur propre candidature. Leur démarche symbolisait un rejet de l’unanimisme et marquait la volonté de donner au peuple la faculté de choisir. « À la CDS, quand nous souscrivons à des engagements, nous les tenons. La politique, c’est la vérité, c’est la constance », a souligné Blaise. Le leader de la CDS a indiqué que lors de ces dernières années son parti est resté dans la même mouvance que le RPM.
Il a souligné qu’une alliance électorale avait même été conclue avec le RPM dans le cadre de laquelle qu’il s’est fait élire conseiller national sur une liste commune. Tout ce passé partagé fait donc de la CDS non pas un rallié récent, mais comme un allié politique et électoral de longue date du RPM. « Nous sommes à l’aise, parce que nous sommes avec des partenaires que nous connaissons et avec lesquels nous avons partagé beaucoup de choses », a martelé le Mogotigui avant d’ajouter que « la CDS a aujourd’hui raison », qu’elle garde sa personnalité et qu’« il y a des pains qu’elle ne mange pas ». Ce qui n’est pas le cas de tout le monde dans le mileu politique.
Entre la CDS et le RPM, a assuré le leader du parti cheval blanc, il n’y a eu que des engagements tenus et beaucoup d’analogies dans les idées politiques. Avec les mêmes positions et les mêmes visions, il est naturel de cheminer ensemble. Blaise est convaincu qu’il a quelque chose à apporter au candidat du RPM. Il dit disposer d’une base électorale solide composée de ceux qui ont voté pour lui et d’autres voix qui ont été annihilées simplement parce que les électeurs ruraux ont eu des difficultés à marquer clairement leur choix sur le bulletin de vote. Blaise se prépare d’ailleurs à reprendre les tournées effectuées lors du premier tour pour mobiliser à nouveau les électeurs. La CDS va mettre tous ses moyens à la disposition du candidat qu’il soutient, a-t-il assuré, en invoquant notamment son réseau de radios libres et de conseillers communaux.
Le président de la CDS ne se lasse de répéter : il lui est aujourd’hui facile de demander à ses électeurs de se reporter sur IBK, allié de longue et partenaire historique de sa formation. Car la jonction ainsi réalisée n’est pas théorique, mais pratique. Abordant un tout autre sujet, Blaise Sangaré a considéré que pour le confort de la démocratie, il aurait été indispensable que chacun s’assume. Or telle n’est pas la tendance actuelle, ainsi que le montrent les derniers ralliements à IBK. Ce qu’il faut craindre maintenant, c’est l’éclatement de tous les regroupements et que tout le monde ne se rue dans le camp du vainqueur. Si personne ne veut animer l’opposition, « on est mal parti pour un débat politique de qualité », a fait remarquer Blaise.