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Les enseignements d’un scrutin : Les dits et les non-dits
Publié le mardi 6 aout 2013  |  Maliba Info


© aBamako.com par S.A
Début du vote pour le 1er tour de la présidentielle
Les Maliens ont commencé à voter dimanche matin au premier tour de l’élection présidentielle, scrutin déterminant pour sortir le Mali de 18 mois de crise politique et militaire.


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Les deux premiers qualifiés pour le deuxième tour ont en commun le même parti d’origine (le PASJ) et l’exercice du pouvoir. Pendant que le premier, Ibrahim Boubacar Keïta (1.222.657 voix soit 39,23%) fut premier ministre de son Etat pendant plus de 5 ans, Soumaïla Cissé (605.901 voix soit 19,44 %), a, au-delà de cette période occupé le fauteuil de ministre des finances et celui de super-ministre, des travaux publics, de l’urbanisme de l’habitat et de l’aménagement du territoire.
Faut-il en conclure que l’exercice du pouvoir procure un avantage certain lors des scrutins ? Tout milite en faveur de cette remarque. Et pour cause. Deux anciens premiers ministres (Modibo Sidibé et Cheick Modibo Diarra) bien qu’issus de jeunes formations, en tout cas, au regard du PASJ, obtiennent aux aussi une place honorable soit respectivement le rang de 4ème et 8ème.

Le cas IBK semble bien nous rappeler que l’élection présidentielle est aussi et surtout une affaire de personne. Il est évident que son parti, le RPM, n’a pas la dimension qu’on serait tenté de lui prêter.
En somme, c’est IBK le RPM au contraire du PASJ qui ne se résume pas au candidat ou à un individu.
Son écart pour le moins confortable d’avec les autres postulants est la résultante de la personnalité qu’il a su imposer aux électeurs, ce, dans une période d’incertitude où les citoyens sont en perte de
repères et montrent d’ailleurs un signe de panique face aux événements.

Tenez ! Les bulletins nuls, sont de l’ordre de 403.532 voix soit 8,72% des suffrages exprimés et environs 17% des inscrits. C’est alors, quand même ces bulletins nuls (ne pas confondre avec les votes blancs)
étaient favorables au candidat Soumaïla Cissé, ce dernier n’aurait pas atteint le score d’Ibrahim Boubacar Keïta.

Le suspens réside cependant dans la différence entre le nombre d’inscrits et celui des votants. Il s’agit de ces 3.309.454 susceptibles de faire basculer les tendances voire, faire éventuellement élire le dernier candidat en lice.

L’on notera aussi que moins de 01% des candidats n’ont pas obtenu 5% des suffrages valablement exprimés. En clair, seulement 0,8% des candidats, soit les premier et deuxième ont franchi la barre des 5%.

Notons que c’est la première fois qu’un candidat de l’ADEMA obtient un tel score à la présidentielle.
Dans ce registre justement, l’on constate que les présumés grands partis sont en chute libre comparés aux candidats des nouvelles formations. Choguel K. Maïga (71.458 soit 2,29%) et Me Mountaga Tall du CNID (47.405 soit 1,52 %), sont respectivement classés 7ème et 10ème derrière les nouveaux venus, Modibo Sidibé du FARE (151.801 voix soit 4,87% et Housseini Guindo de la CODEM pour 144.336
suffrages obtenus soit 4,63%. Et le candidat de l’UMAM, Jeamille Bittar se paye même le luxe de se classer 9ème devant celui du CNID (Me Tall). Est-ce à dire que c’est l’heure d’un repos bien mérité pour
ces vieux de la vielle ?

L’unique femme du tournoi (Chato) obtient un score honorable soit 15ème sur 27 avec 23,622 voix soit 0,76% de suffrage.
Au regard de sa jeunesse et de son audace, Racine Thiam aussi n’a pas à se plaindre avec 16.620 voix (0,53%) devant Ousmane Ben Fana (0,52%) du PCR sorti des flancs du Mouvement Citoyen.
Idem pour le pro-putschiste Oumar Mariko que certaines mauvaises
langues avaient même donné politiquement mort. Il se classe 6ème (74.706 – 2,40%) devant Choguel K. Maïga (7ème) et Mountaga Tall (10ème).

Qui l’eut crû ? Que Jeammil Bittar occupe le 9ème place (54,350 voix – 1,74%) juste derrière Cheick Modibo Diarra et devant Me Mountaga Tall (10ème), Moussa Mara (11ème), Blaise Sangaré (12ème), Zoumana Sacko (13ème), Oumar Ibrahim Touré (14ème) et Hamed Sow (17ème).
Autres scores honorables : ceux de Koniba Sidibé (18ème avec 0,55%) et de Cheick Boukadary Traoré, 25ème soit 0,30% des suffrages exprimés.

L’on notera au passage, que bien qu’il ait désisté, le candidat du PARENA, Tiéblé Dramé a cependant gagné 5.919 voix soit 0,19 % des suffrages exprimés. Et si… ?
Parmi les «illustres inconnus » des élections maliennes, c’est Niankoro Yéah Samaké (16ème) qui perce le mieux devant le très ambitieux Ahmed Sow, le père autoproclamé du PDES » (17ème), Oumar
Bouri Touré (21ème), Cheick Keïta (22ème), Siaka Diarra (23ème), Youssouf Cissé (24ème), Sibiry Coumaré (26ème) et Alfousseyni Maïga (27ème). Ce n’est pas le courage qui a manqué à ces postulants. Ils ont leur avenir devant eux.


Enfin, il ne s’agit là que de résultats provisoires. L’on ne s’attend cependant pas à un bouleversement de la Cour Constitutionnelle.
Signalons que le meilleur score revient à l’électorat malien au regard de sa forte mobilisation et de son sens de la maturité lors du scrutin. Gageons que cela continue.

B.S. Diarra

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