Au lendemain de l’attaque d’Ogossagou qui a fait plusieurs dizaines de morts et de nombreux blessés, le samedi 15 février, le gouverneur de la Région de Mopti, le général Abdoulaye Cissé, s’est rendu dans la localité pour réconforter ses habitants, en compagnie de la cheffe du bureau régional de la Minusma, Fatou Dieng Thiam. «Nous continuerons d’œuvrer pour apporter la sécurité dans l’ensemble de la Région de Mopti», a déclaré le gouverneur de la région, dès son arrivée à Ogossagou. On s’en souvient, l’année dernière, le même village, avait connu une attaque similaire qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes.
À l’instar du gouverneur, Fatou Dieng Thiam et ses collaborateurs de la Minusma ont également échangé avec les populations et rassemblé des éléments de preuve nécessaires, pouvant leur permettre de mieux contribuer à la protection des civils de la localité et ce, conformément à la résolution 2480 (2019) du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le maire de la Commune de Bankass a confirmé la mort de plusieurs personnes, dont une fillette et une femme.
Les Casques bleus des Nations unies ont administré les soins d’urgence aux blessés, avant de procéder à leur évacuation vers Sévaré. «Je suis choqué et outré par cette attaque», a réagi le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, dans un communiqué de presse publié quelques heures après le drame.
Il a assuré que son organisation «se tient prête à soutenir le gouvernement malien pour les besoins de l’enquête et pour toute action susceptible d’apaiser la situation».
Après s’être incliné devant la fosse commune où reposent les corps des victimes, le procureur général de la Cour d’appel de Mopti, Adama Fomba, s’est dit consterné et très préoccupé par le drame.
«Ce sont des faits très graves. L’obligation doit être la recherche des auteurs, y compris les auteurs intellectuels de ces infractions graves», a-t-il martelé. Quant au chef d’état-major de l’Armée de terre et commandant du théâtre pour le Centre, Kéba Sangaré, il a qualifié «d’hécatombe» ce qui vient de se passer à Ogossagou. «Nous ne souhaiterions plus voir de tels actes de violence sur les théâtres des opérations du Mali», a dit l’officier général, avant d’indiquer qu’un détachement des FAMa (Forces armées maliennes) a été déployé sur place. Le général Kéba Sangaré souhaite que ce détachement soit renforcé par les Casques bleus des Nations unies.
Avant de quitter Ogossagou, le gouverneur Abdoulaye Cissé a lancé un appel au calme aux populations. Il les a assurés que les autorités politiques et militaires vont intensifier leurs efforts pour protéger les populations et leurs biens dans toute la Région.