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Réconciliation et sécurité intérieure : sept ans après, les FAMa à Kidal
Publié le mardi 18 fevrier 2020  |  L’enquêteur
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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Parti de Gao lundi 10 février 2020, c’est aux environs de 15 heures qu’un bataillon de l’armée dite reconstituée fait son entrée dans la capitale de la 8è région administrative de notre pays, Kidal. En tout 400 militaires composés des éléments de l’armée régulière, de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et de la plateforme. Escortés par la MINUSMA, ils ont été accueillis à l’entrée de la ville par le gouverneur de la région de Kidal, Sidi Mohamed Ag Ichrach et son staff, direction le camp général Abdoulaye Soumaré. Ce retour de l’armée est-il une ultime étape vers la paix définitive entre la CMA et le gouvernement central ? La question mérite bel et bien d’être posée. Dans les rues de la capitale, les populations se posent la question « est ce que notre armée est en sécurité dans une ville qui a été longtemps sous le contrôle de la CMA ? » Sachant bien qu’en 2014, lors d’une visite gouvernementale, notre armée avait été chassée de cette localité malienne faisant beaucoup de victimes dans les rangs des FAMa dont le colonel Fayçal compagnon inséparable du général Gamou. Une visite qui avait fait trop de polémique dans notre pays. Certains l’ont qualifié de normale et d’autres d’anormale, parce que la logique et la vérité est que, à ce jour les troupes étaient présentes à Kidal. Le Premier ministre d’alors, Moussa Mara se voyait dans une légitimité parfaite de se déplacer sur toute l’entendue du territoire malien, y compris Kidal. Il avait été accueilli en héros national à son retour à Bamako. Ce retour de l’armée est différent, c’est après plusieurs réunion et rencontre qu’il a eu lieu, c’est-à-dire en application de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, pour ne pas dire que ce retour a été négocié. C’est une manière de préparer le redéploiement de l’administration disait le chef d’état-major des armées, le général de division Abdoulaye Coulibaly. Au centre du pays et dans certaines localités des régions de Ségou et Koulikoro, l’administration scolaire et le corps enseignant sont absents à cause de l’insécurité grandissante. Encore le vendredi dernier, le village d’Ogossagou vient une fois encore d’être la cible d’une attaque faisant de nombreuses victimes civiles et même des troupeaux ont été brulés vifs. L’administration n’existe pas dans certaines régions du Nord depuis 2012, l’accord pour la paix et la réconciliation prend en compte seulement le Nord. La situation au centre du pays est de nos jours plus critique que celle du nord. C’est maintenant que les analyses de l’exécutif déduisent la nécessité de l’ouverture d’un dialogue avec les chefs djihadistes, Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa. Croyant que la solution du centre se situe dans ces pourparlers. Il y a de cela quelques années, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Mr Aly Nouhoum Diallo avait évoqué ce point ; il a été aussitôt qualifié de complice par certains mauvais analystes. Aujourd’hui l’histoire vient de lui donner raison. C’est pour cela qu’en marge du sommet de l’UA, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, lors d’une interview avec les medias français, avait proposé l’ouverture d’un dialogue avec les deux chefs djihadistes. Souhaitant que cela soit la bonne voie empruntée.
Alou Badra DOUMBIA
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