Alors qu’ils avaient donné leur aval et même fait acte de candidatures dans certaines localités du pays, le changement spectaculaire de certains acteurs politiques face aux prochaines législatives frise le ridicule. Ces acteurs politiques et même de la société civile avaient appelé le gouvernement en fin de semaine dernière de stopper le processus électoral en cours au motif que la situation sécuritaire ne s’y prête pas. Double jeu ou réaction sincère de patriotes qui se soucient réellement du sort de leur pays ? Cette sortie du moins inattendue du Mouvement démocratique et populaire (MDP) est pour le ministre de l’Administration territoriale et un non-sens.
Ce 12 février 2020, un groupuscule de partis politiques et d’organisations de la société civile autoproclamé Mouvement Démocratique et Populaire (MDP) s’était donné rendez-vous à la Radio Kayira, à Djélibougou pour appeler au report des législatives du 29 mars prochain.
« Notre rejet découle du constat que le seul avantage de ces élections législatives est la pérennisation du système politique de prédation depuis 1992 et qui a peur de tout changement… », s’est justifié le Dr Oumar MARIKO et ses camarades.
Au front du non, la mauvaise foi semble être décelée chez des acteurs non des moindres. En effet, si Me Hassan Barry militant de l’UDD, n’a jamais été un prétendant sérieux à aucune compétition électorale, au parti SADI, le Dr Oumar Mariko, candidat à ces législatives, est en mauvaise posture à Kolondièba face à l’alliance RPM-URD, dit-on.
C’est pourquoi à leur argument, le ministre de l’Administration territoriale en conférence de presse ce 14 févier 2014, oppose le choix libre et volontaire de tout citoyen. Tout au moins, le choix de ces élections est le fruit d’une concertation.
« Depuis la clôture du dialogue national, le MADT a entrepris une série de concertations, avec les partis politiques, les acteurs de la société civile et les partenaires techniques et financiers, les mouvements signataires. De ces différentes rencontres, les préoccupations suivantes ont été soulignées : la révision de la disposition relative au choix des assesseurs, l’utilisation des procurations, l’audit du fichier électoral ».
Nulle part, il n’a donc été question d’un report, à cause de l’insécurité. Alors, aux partisans du non, le ministre Bah dira que les élections sont libres et que nul n’est obligé de participer à une élection.
« On n’obligera personne à venir, il n’y aura pas de report. On ne va pas prêter le flanc. Quand nous avons réuni ici l’ensemble de la classe politique, les groupements de partis de l’opposition et de la majorité, personne n’a dit, je ne viendrais pas. Mais on n’obligera personne à venir. Tous ceux qui comptent dans la république ont décidé de participer : hommes, femmes, jeunes sont venus dans cette salle l’exprimer, donc, il n’y aura pas de report. Le seul point évoqué par les mouvements, c’est le cas du vote des réfugiés. À l’état actuel des choses, on ne peut pas faire voter les réfugiés », a-t-il tranché.
Aujourd’hui, a-t-il dit, la quasi-totalité des partis politiques a déposé des listes. Il y a plus de 10 listes à Kidal ; plus de 15 listes à Kéniéba. « Il y va de la crédibilité de notre pays », a-t-il insisté.
S’agissant de la question sécurité, le ministre MATD reconnait la pertinence du sujet : « personne n’ignore que le pays est en état de guerre. Nous avons décidé d’aller avec.
Il est à noter avec le ministre que toutes dispositions sont déjà prises pour la réussite du scrutin dont le coût d’organisation s’élève à 16 milliards F CFA.