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Accès à la carte NINA: l’AME et le HCME interpellent les autorités
Publié le mardi 18 fevrier 2020  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par MS
Conférence de presse du HCME sur la situation des Maliens de l’extérieur
Bamako, le 16 juillet 2019 Le Haut Conseil des Maliens de l’extérieur a tenu une conférence de presse sur la situation des Maliens en Libye, Mauritanie, L’Algérie et en Angola au siège du HCME
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Suite à de nombreuses interpellations des compatriotes maliens établis à l’étranger (Europe et/ou Afrique), dont certains sont menacés d’expulsion, le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) et l’Association malienne des expulsés (AME) ont animé, 15 février 2020, une conférence de presse sur la problématique de l’accès à la carte NINA au Mali. La conférence, tenue au siège de l’AME à Korofina, a été l’occasion d’interpeller les plus hautes autorités, à trouver une solution rapide à problème préoccupant pour les Maliens à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

La conférence était animée par les président de l’AME, Ousmane Diarra ; Mohamed Lamine Bane, chargé des affaires sociales, des questions migratoires et de la communication au HCME ; Amadou Coulibaly et Mme Doumbia Souadou Touré tous de l’AME.

En plantant le décor, le président de l’AME a indiqué que son association, en tant qu’organisation de défense des droits des migrants, a plusieurs fois été interpelée sur la situation de nos compatriotes en difficulté à l’extérieur, soit d’avoir accès à la Nina ou à la fiche individuelle.

Selon Ousmane Diarra, malgré cette volonté de l’État malien à faire de ce document une référence planétaire, beaucoup d’insuffisances sont à déplorer : la non-disponibilité de la carte NINA, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, ce qui fait que n’ont pas encore leur carte en leur possession bien qu’ils se soient fait enrôler depuis des années. Ensuite, a-t-il fait constater, les opérations d’enrôlement sont très lentes.

« Normalement, il devrait avoir au niveau de chaque mairie, d’agents de collecte des données afin d’assurer la pérennité du système de collecte des données. Ce qu’on constate, c’est que la mairie de Korofina semble être la seule à poursuivre les opérations de collecte », a-t-il déploré. Pire, selon M. Diarra, beaucoup de cartes délivrées comportent des erreurs qui doivent être rectifiées. Là aussi, les procédures de rectification, souples dans l’apparence, sont trop pénibles et lentes, a regretté le conférencier.

« Ces insuffisances ont provoqué beaucoup de colères au sein de la population malienne de l’intérieur comme de l’extérieur », a-t-il fait remarquer.

Mamadou Lamine Bane, la problématique de la carte Nina va au-delà des Maliens de l’intérieur, ceux de l’extérieur sont sérieusement affectés, parce que le problème a entrainé l’expulsion de certain de nos compatriotes dont le délai de renouvellement de leur pièce a été expiré sans qu’ils n’arrivent à mettre la main sur leur numéro Nina. A Korofina où toutes les demandes sont malheureusement concentrées, certains compatriotes font deux à trois semaines sans pouvoir mettre la main sur leur Nina. Depuis une heure du matin, deux heures, c’est déjà la queue. C’est trop laborieux pour les Maliens, a déclaré M. Bane. Sur environ six millions de Maliens de l’extérieur, seulement 1 637 000 ont de faire enrôler.

Et pourtant, actuellement au Mali, la carte NINA revêt une importance capitale. Ainsi, l’article7 de la loi N°06-40 du 11 août 2006 précise que le numéro d’identification nationale est inscrit sur la carte nationale d’identité, la carte d’identité consulaire, le passeport, le permis de conduire, le carnet scolaire, le carnet médical, la carte d’électeur, la carte de séjour pour les étrangers, les documents des personnes morales et les actes d’état civil.

C’est la raison pour laquelle d’ailleurs, le numéro NINA, matérialisé dans la carte NINA, est exigé lors d’une demande de passeport. En outre, grâce à un décret du 15 février 2016 (N°2016-0041/P-RM), les autorités maliennes sont allées jusqu’à conférer à la carte NINA, la valeur de carte d’identité nationale et de carte consulaire pour l’identification des citoyens maliens à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

En 2006, le Mali a adopté une loi (loi N°06-40 du 11 août 2006) portant institution du Numéro d’identification nationale des personnes physiques et morales. L’article premier de cette loi dispose, en effet, qu’il est institué en république du Mali, le Numéro d’identification national des personnes physiques et morales NINA » dont l’objectif, ajoute, l’article 2, est d’individualiser chaque personne physique et morale par un numéro unique.

En 2009, a commencé le recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC) qui a visé aussi bien les Maliens de l’intérieur que ceux de l’extérieur et dont le but était de constituer une base de données biométrique et d’attribuer à chaque Malien un numéro d’identification national (NIANA). Les opérations du RAVEC peuvent être résumées en trois phases :

La phase active, de mars 2009 à fin 2010, pendant laquelle les données ont été collectées ;

La phase d’achèvement, après les élections présidentielles et les élections générales de 2013, pendant laquelle le gouvernement, à travers le ministère de l’intérieur et de la Sécurité, a donné aux Maliens la possibilité de corriger les erreurs constatées lors de réception de leur carte NINA (Loi N°2013-o15 du 21 mai 2011) ;

La phase de pérennisation, depuis 2015, caractérisée par la mise en place normalement, au niveau de chaque mairie, d’agents de collecte des données afin d’assurer la pérennité du système de collecte des données.

La rentre a aussi enregistré le témoignage d’un étudiant malien boursier en Russie renvoyé sur à une erreur d’écriture sur son nom. Malgré une forte implication de l’ambassadeur, l’étudiant n’a pu avoir sa fiche individuelle après plusieurs courriers adressés au Centre de la base de données.

Par Sidi DAO
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