Alors que Human Rights Watch parle dans son rapport publié le 10 février 2020d’environ 400 civils tués en 2019 dans le pays, dont le nombre le plus élevé enregistré au centre, nous assistons à nouveau à une attaque, le 14 février 2020, contre le village d’Ogossagou faisant au moins trente morts. Cela, après une première attaque le 23 mars 2019 et dont le bilan a fait état de près de 160 civils tués, sans compter les dégâts matériels.
A Ogossagou, à Sobane Da comme dans bien autres localités au centre du pays, le sang a trop coulé. Les populations n’ont plus d’espoir et se sentent abandonnées à leur sort. C’est une situation qui a toujours provoqué le mécontentement et un sentiment de haine dans l’esprit de plusieurs personnes qui ont été, par la suite, obligées de suivre leurs bourreaux afin de se sauver, protéger leurs familles et sauvegarder leurs biens. Finalement, ces mêmes personnes se sont retrouvées dans les rangs des terroristes pour tuer nos forces de défense et de sécurité au nom de l’islam. D’autres sont devenues alliées de ces terroristes juste pour avoir de quoi subvenir à leurs besoins quotidiens.
Certes le terrain semble être difficile, mais les autorités devraient fournir encore plus d’effort afin de multiplier les postes avancés de l’Armée avec des équipements à la hauteur de l’enjeu et adaptables, dans toutes les localités où les attaques contre les civils se produisent toujours. Cela permettra certainement de minimiser les dégâts, mais aussi de montrer à ces populations que l’Etat ne peut pas les abandonner. C’est le seul moyen pour l’Armée de bénéficier de l’accompagnement de ces personnes en matière de renseignement sur le mouvement des groupes armés terroristes.
A défaut, personne ne va risquer sa vie en donnant des informations sur des terroristes à une Armée qui n’est que nomade. Parce que la réponse à cette collaboration ne peut être que les représailles qui seront infligées par l’ennemi. Le pire est qu’après Mopti, Ségou et Koulikoro, à travers Banamba, ces fous de Dieu semblent avoir l’intension de paralyser d’autres localités des régions du sud. Déjà, une première attaque terroristes dans la région de Kayes, a eu lieu le 10 février 2020 à Diéma, précisément à la Brigade territoriale de la gendarmerie. Un gendarme blessé, a finalement succombé à ses blessures et deux terroristes ont été abattus sur place.
Cette dernière attaque doit faire craindre dans la mesure où elle consiste à faire croire que ces terroristes peuvent frapper n’importe où et cela au moment même où les autorités se montrent disponibles à dialoguer avec les deux chefs terroristes que sont Amadou Koufa, chef de la katiba Macina et Iyad Ag Ghali, chef du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM).