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Intox et désintox: dans les arcanes du dialogue avec Iyad
Publié le vendredi 21 fevrier 2020  |  Info Matin
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Au risque de flirter avec les impies, il serait séant de se garder de charger un vénérable dignitaire religieux partisan devant l’Éternel du dialogue avec Iyad Ag Ghaly. Mais, puisqu’il excelle dans les logogriphes les uns aussi embrouillés que les autres, il va falloir s’exercer à la fastidieuse dynastique intellectuelle de décodage.

Face à l’INTOX de destruction massive, nous vous proposons la DÉSINTOX de construction massive.

Lisez les croustillantes PÉPITES de la semaine.

Du pipeau

INTOX

Alors que le débat fait rage autour du dialogue avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa, des jihadistes maliens, suite à l’onction de la Conférence d’entente nationale, du Dialogue National Inclusif, et logiquement la cabriole du Président IBK, dw.comdw.com rapporte les propos de ce Cheick à qui il faut concéder, à certains égards, d’avoir une eu longueur d’avance sur nombre de ses compatriotes : « Iyad Ag Ghaly souhaite la Charia mais, pense-t-il, il y a des limites à observer ».

DÉSINTOX

Ce félon et fêlé religieux veut l’application de la Charia. Non vraiment, on n’y est pas encore. Bon sang ! Mais, pour mériter le sinistre qualificatif de jihadiste (malien), il faut commencer par révérer l’application de la Charia. C’est un truisme. Depuis 2012, cet énergumène a tracé : application de la Charia, dans ‘’l’Azawad’’ et partout au Mali. D’où, sa folle équipée vers le Sud avec comme point de départ la ville de Konna. Donc, des ambitions diamétralement opposées. C’est l’application de la Charia qui a provoqué le clash avec le MNLA plutôt porté sur l’indépendance de ‘’l’Azawad’’. Pour le moment, nous ne sommes pas amnésiques.

Quant à des limites à observer. Mon œil ! La seule limite, c’est la date à laquelle ces aliénés vont se donner à cœur joie d’amputer, de lapider, de fouetter les gens.

Nous ne sommes pas amnésiques. La «méthode de la grenouille» est une technique révolutionnaire inventée par Eline Snel, une thérapeute néerlandaise, une méthode thérapeutique de gestion du stress.

À Tombouctou, AQMI a piqué l’expression pour la pervertir dans sa « Feuille de route afférente au Jihad islamique dans l’Azawad ». Dès le premier chapitre, intitulé « Vision globale du projet jihadiste islamique dans l’Azawad », Abdel Malek Droukdel, le chef de AQMI, condamne la destruction des mausolées et les lapidations décidées par ses frères.

« Vous avez commis une grave erreur, écrit-il. La population risque de se retourner contre nous, et nous ne pouvons combattre tout un peuple, vous risquez donc de provoquer la mort de notre expérience, de notre bébé, de notre bel arbre », prévient le chef terroriste, qui file souvent la métaphore quand il prend la plume.

« La charia prévoit le recours au fouet pour punir l’adultère, mais il nous faut d’abord commencer par sensibiliser la communauté et l’éduquer à l’Islam, alors seulement nous pourrons envisager les punitions ».

Cette méthode de la grenouille est illustrée par une image de AQMI : mettre la grenouille dans l’eau à température ambiante et faire monter graduellement la température à laquelle la grenouille s’adaptera au fur et à mesure, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus sortir de l’eau. C’est-à-dire quand l’eau sera bouillante et qu’elle y sera déliée. Non, merci. On ne veut même pas de marmite, a fortiori, chauffer de l’eau.

L’énigme

INTOX

Le dignitaire affirme par ailleurs que la laïcité du Mali n’est pas menacée. Dans un pays « à 98 % musulman, le peuple malien est souverain et va voir ce qu’il y a lieu de faire »

DÉSINTOX

Holà ! Quand on avance des statistiques, on cite sa source : auteur de l’enquête, année. Mais, sortons des rigueurs intellectuelles pour aborder la réalité renversante de la vie. Est-ce que vraiment 98 % de Maliens observent les préceptes de l’Islam ? À vue d’œil, non. Après tout, il s’agit de données non quantifiables sur lesquelles il faut savoir raison garder.

Mais, même s’il y avait 98 % de musulmans, il resterait quand même 2 % qui sont Maliens au même titre que les 98 %, soumis aux mêmes droits et aux mêmes devoirs en vertu de la Constitution (ART. 2 : ‘’ Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée’’).

À moins que la souveraineté du peuple ne repose sur une donnée virtuelle de 98 % de musulmans en vertu de laquelle, la Constitution du Mali sera la Charia. Et énigme pour énigme, ‘’le peuple va voir ce qu’il y a lieu de faire’’. Est-ce à dire que le peuple souverain des 98 % va décider s’il va appliquer la Charia au Mali ?

Erreur de calcul. Primo moins de procéder comme le MUJAO, Ansar Eddine, AQMI, des 98 % de musulmans, il ne restera que dalle. Parce que le 21e siècle n’est pas le 16e siècle.

Secundo, la souveraineté n’appartient pas à 98 % de la population, mais au peuple malien tout entier selon la Constitution (ART. 26 ‘’la souveraineté nationale appartient au peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice’’).

C’est à croire que le discours est rendu volontairement obscur et inintelligible.
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