PolitiqueMoussa Sey Diallo sur le redéploiement de l’armée reconstituée à Kidal : “Les contournements ou apaisements arrangés sans véritables solutions globales ne sauveront le Mali”
Dans l’une de ses séries de réflexions sur l’évolution de la situation politico-sécuritaire de notre pays, dénommée : “Clin d’œil”, Moussa Sey Diallo, membre influent du parti de la poignée de mains, a analysé les implications politiques et les différents contours du redéploiement de l’armée reconstituée dans la capitale de l’Adrar des Ifogas.
A l’entame, il dira que les autorités maliennes sont en train de faire du triomphalisme en présentant l’acceptation d’un bataillon mixte à Kidal telle une victoire. Et de poursuivre qu’en réalité ce bataillon composé de 80 combattants de la CMA, 80 combattants de la plateforme et de 80 soldats de l’armée malienne est une tolérance de Kidal pour faire bonne figure, et une stratégie d’apaisement de la mission onusienne au Mali. D’ailleurs, dit-il, ce sont les soldats de la Minusma qui ont accompagné, escorté le bataillon mixte en deux phases, jusqu’à Kidal.
“Nos gouvernants ne doivent pas montrer cela comme une victoire, telle une reprise de Kidal trompant l’opinion nationale à travers des actes de populisme. Ce pays a besoin de véritables stratégies pour sa sécurité. Nous avons sérieusement besoin de solutions franches et de clarté pour nous sauver”, a-t-il martelé.
Selon lui, les stratagèmes populistes ne feront que perdurer notre calvaire et nous diviser encore plus à cause des déceptions qui en découleront. Il ajoutera que Kidal a besoin de se protéger contre les djihadistes et négocier pour se sécuriser. Cela permettra de relancer l’économie de la région, de favoriser le retour des enfants à l’école et surtout la tenue d’une administration. “Nos autorités ont l’impression que les contournements, les apaisements arrangés sans véritables solutions globales, nationales sauveront le Mali, c’est se leurrer totalement. Nous avons la perception que nos gouvernants veulent juste tranquilliser pour continuer sereinement leurs affaires. Cela n’est plus possible dans le cas du Mali actuel”, a-t-il laissé entendre.
De son point de vue, il y a eu assez de saupoudrage. En effet, il a rappelé que le problème est arrivé au niveau ou il faut de vraies solutions pour sortir carrément de la crise ou continuer le colmatage habituel et perdre définitivement le Mali. “Ceux qui n’ont pas encore compris cela, se trompent largement sur toute la ligne”, a-t-il conclu.