Au moins quatre soldats maliens ont été tués et huit blessés dimanche lors de l'attaque d'un camp de l'armée dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali, par de présumés jihadistes, selon un nouveau bilan d'un haut responsable de l'armée. "Le bilan provisoire est 4 morts, 8 blessés, et des véhicules emportés", a déclaré en fin de journée à l'AFP le colonel Boubacar Sanogoh, commandant de la région militaire de Tombouctou.Plus tôt dans la journée, l'armée malienne avait indiqué sur Twitter que le "bilan provisoire" d'une "attaque terroriste" vers 05H00 du matin (GMT et locales) contre son poste de Bambara Maoudé, à une centaine de kilomètres au sud de Tombouctou, était de "3 morts, 5 blessés et des dégâts matériels".
Les blessés ont été héliportés sur Sevaré (centre), selon l'armée."Avec l'intervention de l'aviation malienne, appuyée par (la force française) Barkhane et la Minusma (la mission de l'ONU au Mali), le poste est sous contrôle", a pour sa part déclaré sur Twitter le ministre de la Communication, Yaya Sangaré, qui fait également état d'un bilan de quatre militaires tués.Selon un autre élu local, "les terroristes sont partis avec des véhicules et du matériel militaire", mais aussi "avec des corps de leurs camarades tués"."On ne connaît pas le bilan du côté des assaillants", a dit à l'AFP le colonel Sanogoh.
Le Mali est confronté depuis 2012 aux insurrections indépendantistes, salafistes et jihadistes et aux violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Parties du nord du pays, les violences se sont propagées au centre et aux pays voisins, le Burkina Faso et le Niger.- Renforts et dialogue -L'armée malienne est rentrée le 13 février à Kidal (nord), ville symbole sous le contrôle d'ex-rebelles touareg d'où elle était absente depuis des années et où son retour est censé manifester le rétablissement de la souveraineté de l'Etat, qui ne s'exerce plus sur de larges étendues du pays.Les unités entrées dans Kidal, dites "reconstituées", comprennent d'anciens rebelles intégrés dans l'armée malienne conformément à l'accord de paix d'Alger de 2015.Un bataillon de l'armée malienne reconstituée a également pris ses quartiers cinq jours plus tard à Tombouctou.La mise en oeuvre de l'accord d'Alger, avec ses dispositions pour l'intégration des ex-combattants, ainsi que le redressement de l'autorité de l'Etat sont considérés comme des composantes politiques indispensables à une sortie de crise, en plus de l'action purement militaire menée par les forces maliennes, françaises de Barkhane, africaines et onusiennes.Barkhane vient d'annoncer son passage de 4.500 à 5.100 hommes d'ici à fin février, dans l'espoir d'inverser le rapport de forces sur le terrain, alors que les groupes jihadistes multiplient depuis quelques mois les attaques au Sahel, entretenant une insécurité chronique pour les civils et infligeant des pertes régulières aux armées locales.Le président malien Ibrahim Boubacar Keita a reconnu récemment l'existence d'une démarche pour dialoguer avec certains jihadistes, la justifiant par la nécessité d'explorer les voies d'une sortie de crise après huit années de guerre sans issue rapide en vue.