«Les militaires ont violé la loi dans notre pays. Nous sommes surpris d'apprendre qu'ils ont renversé ATT alors que nous sommes à cinq semaines des élections au Mali. Nous sommes fermement opposés à ce changement et demandons à la communauté internationale de nous venir en aide pour rétablir l'ordre constitutionnel dans notre pays. Des élections viennent de prendre fin au Sénégal où le perdant a appelé le vainqueur pour le féliciter. Nous souhaiterions que ce soit comme ça au Mali. Il faut que l'on nous aide à savoir où se trouve le président ATT et sa famille. Nous demandons aux militaires de nous foutre la paix. Il faut qu'ils nous disent où se trouve ATT ».
Samba Dja, citoyen malien:«Il faut que les militaires partent...»
«Nous sommes ici pour dire non au coup d'Etat; non à la violence. Nous ne pouvons pas accepter que des militaires viennent semer le désordre dans notre pays, le Mali. Tout ce que nous demandons, c'est que la Cedeao intervienne rapidement pour mettre fin à ce désordre. Il faut que les militaires partent. La réunion des présidents doit prendre une décision contre ces militaires. Elle doit permettre aussi au président ATT de reprendre le pouvoir pour terminer son mandat. Le Mali doit vivre en paix...»
Berté Madina Diallo, pdte des femmes maliennes en Côte d'Ivoire:«ATT doit revenir...»
« Nous sommes-là pour la libération de notre pays. Parce que nous ne voulons plus de coup d'Etat en Afrique surtout pas au Mali. Le Mali ne mérite pas cela; nous manifestons pour la libération totale de notre pays. Nous demandons à la Cedeao de nous entendre et de comprendre notre cri de cœur. Nous exigeons que les élections prévues en avril soient faites et que les personnalités politiques mises aux arrêts soient immédiatement remises en liberté. Nous, peuple malien, ne pouvons accepter que nos frères soient arrêtés sans cause valable ni raison. ATT doit revenir, pour poursuivre son mandat afin d'organiser les élections ».
Recueillis par B. I.
Madické Niang ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères du Sénégal:«Les régimes militaires sont révolus»
Comment réagissez-vous aux motions de félicitations des chefs d'Etat et de gouvernement de la Cedeao ?
Le monde entier va se rendre compte que ce n'est pas seulement en Europe ou dans les autres continents du monde qu'on peut se permettre de faire de bonnes élections. Je ressens aussi une fierté pour la région ouest-africaine au moment où elle a connu de nombreux problèmes, d'abord ici en Côte d'Ivoire et dans d'autres pays. Aujourd'hui, le Sénégal a pu, grâce à Dieu, organiser des élections qui ont débouché sur des résultats acceptés par tous ses acteurs politiques. Je ressens aussi une fierté pour le pays et pour le président Wade.
Pourquoi?
Le président Wade a toujours combattu pour le triomphe de la démocratie. Aujourd'hui, que les pays de la Cedeao se réunissent sur le cas du Mali et lui délivrent un vibrant hommage, est un hommage d'abord au peuple sénégalais aussi pour le combat qu'il a toujours mené pour le triomphe de la démocratie en Afrique.
Quelles solutions la Cedeao devrait-elle envisager sur la situation au Mali?
Ce qui est important, c'est qu'on comprenne qu'il n'y a plus de place pour les coups d'Etat en Afrique; les régimes militaires sont révolus. On ne peut, dans ce monde d'aujourd'hui, accepter que l'on accède au pouvoir par la voie des armes. Le seul moyen d'arriver au pouvoir, c'est par les élections. C'est pourquoi il faut être ferme et qu'on trouve les moyens qui permettront au Mali de résoudre ses problèmes afin de revenir à la démocratie.
Que faire alors?
Il ne s'agit pas seulement de condamner mais il faut aussi œuvrer pour que les problèmes qui ont cours dans le nord du Mali soient définitivement réglés. La résolution de ces problèmes permettra à ce pays d'afficher une unité sans faille.