L’examen des listes concoctées ça et là dans les circonscriptions où elles ont été établies, a donné le tournis à plus d’un. Des alliances, il y en a de toutes sortes déposées à la Cour constitutionnelle pour validation: les partis de l’opposition avec ceux de la majorité, les socialistes avec les libéraux, les humanistes avec les capitalistes, les écolos avec les pollueurs. Le siège de député, par tous les moyens et à tous les prix.
Lorsqu’elles seront validées par la Cour constitutionnelle, c’est de ces listes constituées sur la base de telles alliances – pas moins de 562 au niveau national et 159 pour le seul district de Bamako que seront issus nos futurs députés. Et, une chose est sûre : tout comme lors des scrutins législatifs de 2013 et communaux de 2016, ces alliances déroutantes seront probablement l’élément déterminant de la victoire des uns et des autres.
Ces élections constituent un enjeu fondamental pour les populations et partis politiques. Pour les premières, elles offrent la possibilité de choisir directement leurs mandataires à l’Assemblée nationale. Pour les seconds, dont 18 seulement sont représentés Place de la République sur les centaines officiellemnt enregistrés, c’est un baromètre permettant de jauger leur état de santé.
Mais la pratique politique au Mali a sa propre logique que la logique elle-même ignore. Ainsi pour les défenseurs d’une certaine ‘’morale’’, ces alliances ont pluôt mis en avant les moyens financiers, matériels et humains. Au lieu de se faire sur la base des forces politiques ayant une vision et une orientation politiques proches. Ces alliances ‘’contre-nature’’ mettent à nu les dysfonctionnements de notre système démocratique.
Visiblement, les populations sont les grandes victimes de ce jeu médiocre à l’encontre de l’éthique. Elles se trouvent confinées dans une spéculation aux antipodes des règles démocratiques basées sur le principe du libre choix en face d’orientations politiques claires et nettes.
Un retour aux fondamentaux est donc impératif pour la consolidation d’une véritable culture démocratique. Mais est- ce demain la veille ?