Dans la capitale régionale de Ségou, il n’existe pas de service étatique dont le directeur n’est pas RPM. Une situation qui permet au parti de rafler tous les postes électifs dans ce centre urbain stratégique.
A l’orée des élections législatives, il n’est pas bon d’être homme politique non membre du parti présidentiel dans la capitale régionale de Ségou. Des natifs se sont vus vaincre dans leur propre fief au su et au vu de tous. Actuellement, tout est RPM ou pour le RPM. Cela dans une logique permettant à la machine de marcher d’elle-même sans appui visible. La logique qui règne est la suivante :« soit tu es avec nous ou contre nous ». Comme toute alliance mondaine, il y a ceux qui sont proches et ceux qui s’attachent et s’accommodent pour vivoter.
Dans cette démarche de singularité, seule l’Adema, principale parti allié du RPM peut espérer récupérer les miettes tombées d’un plat déjà consommé. D’ailleurs, selon les confessions de certains hommes politiques de la région, la politique à Ségou depuis l’avènement de la démocratie est à sens unique. Soit tu es du parti au pouvoir ou tu ne gagnes pas de postes électifs. Une unicité dans laquelle seul le plus fort domine. Certes, certains arrivent à décrocher quelques postes non sans difficultés.
Cette tournure fait que stratégiquement, dans la ville de Ségou, après les victoires successives du RPM a la magistrature suprême en 2013 et 2018, tous les chefs et responsables des services publics, parapublics, des grandes entreprises et sociétés nationales ont adhéré au RPM par mesure de précaution :« pour eux, il vaut mieux éviter de se virer de son poste ou être éloignés des affaires courantes et juteuses à cause d’un parti politique dont qui a été reconduit à Koulouba en 2018 dans des conditions douteuses », affirmait un vieux allongé dans son hamac sous un arbre en train de croquer de la cola. Ce dernier voit dans la démocratie malienne une « dictature autorisée » par ceux qui sont aux affaires.
C’est ainsi que les soi-disant fidèles à certains partis politiques de l’opposition ou des partis neutres ont payé les frais de leur entêtement. Ils ont été éloignés de toutes les bonnes affaires et des centres stratégiques dans lesquels l’argent peut couler calmement et tranquillement. Plus sévèrement, d’autres ont été mutés dans les zones d’instabilité et d’insécurité. Les zones de conflits dans la région sont devenues leur demeure de gouvernance malgré qu’ils soient fonctionnaire de l’Etat. Ce qui révèle une autre façade de la gouvernance : l’Etat n’est pas en mesure d’établir l’équilibre entre ses fonctionnaires et éviter les manœuvres politiques ou sociales. De sources concordantes, des administrateurs respectés non membres du RPM ont perdu leur poste de directeurs et d’autres affectés ailleurs. Quelle promotion de l’injustice dans un pays qui cherche la réconciliation et l’entente entre tous les citoyens.
En effet, les élections législatives occupent tous les esprits ces derniers jours dans la Venise malienne.. Le premier tour est prévu le 29 mars prochain mais tout est déjà planifié, calculé en termes de stratégies pour tripatouiller.
Dans les autres cercles, la même manœuvre est entreprise pour la même finalité. Et selon nos informations, le chef d’orchestre de cette manœuvre serait Abdoul Jalil Haidara, député élu de Ségou et richissime de la région. Son poids et sa notoriété dans son fief lui donne un certain privilège électoral. Il compte bien en profiter pour s’éterniser à l’hémicycle. En fait, pour lui, ce ne sont pas les avantages liés au poste de député qui comptent mais les relations et les faveurs qu’il peut se faire lui-même sans l’intervention d’un tiesr pour la bonne marche de ses affaires. Être députe dans une localité est un avantage exceptionnel dans un pays comme le Mali.
L’Adema quémande et l’URD supplie
Face à ce mercantilisme du parti au pouvoir, Soumaïla Cissé et Tiemoko Sangaré font le mendiant et plaident pour se faire au moins un député chacun. Les deux n’ont pas les mêmes chances pour arriver à leur fin. L’Adema est le seul parti allié du RPM à Ségou et un parti avec lequel il compose et partage un certain nombre de revenu de la victoire d’IBK. Les deux formations sont d’ailleurs en alliance dans plusieurs localités de la région pour barrer la route aux autres partis politiques, en tête, l’URD.
SOUMI, dans son imagination pense que l’URD est un grand parti partout au Mali. Ce qui en réalité est une une illusion. Le pauvre, SOUMI ne sait pas que son parti nombre de sections et de sous-sections de son parti n’existent que pour la forme. Soumi, selon nos informations aurait supplié les membres du RPM Ségou de lui donner deux candidats sur la liste électorale. Une supplication qui n’aurait pas été entendu car le RPM, nous dit-on ne voudrait pas céder une seule portion de son pouvoir a un parti ennemi comme l’URD qui, surtout risque de le détrôner. Du coup, le RPM aurait posé son droit de veto pour ne céder qu’une seule place sur la liste.
B.M